Copains de plume

Aujourd’hui je vous propose un article un peu particulier, puisque je vais parler de certains copains de plume ! Comme je l’expliquais dans ce billet, avant d’être publié pendant un temps j’ai travaillé mon premier roman sur un forum d’écriture qui a changé ma vie, Cocyclics, « la mare » pour les intimes. Là-bas, j’ai noué des amitiés durables avec bon nombre de « grenouilles ». À l’époque, on se donnait des coups de fouet pour progresser « bêta-lisait » en rêvant de publication. Certains de ces auteurs sont devenus très connus, comme par exemple Paul Béorn (Bragelonne), ou Cindy Van Wilder, primée aux Imaginales.

Pénurie de rasoirs aux Imaginales 2015

Cindy, fraîchement primée aux Imaginales 2014, la gloire !

Depuis la sortie de mon tome 1, j’avoue que je lis moins qu’avant (ce qui est très mal ! Dans Écriture, Stephen King répète que lire fait partie du boulot de l’écrivain), mais j’ai la joie de constater que certains livres que j’avais bêta-lus ont été publiés récemment.

On commence avec Mathias Moucha, qui s’était fait connaître chez Bragelonne avec Seuls, un excellent thriller « lovecraftien » (sur lequel je n’ai pas travaillé). Cette semaine, il revient avec les gardiens de la république, le tome 1 d’une trilogie fantasy antique.

lesgardiens

La couverture qui tue

La République de Tyrène, gouvernée par le segonte et mage Syllion, multiplie les conquêtes depuis trois ans. Malgré ces succès, de graves tensions menacent la cité-État. Le Sénat est le théâtre d’une lutte sans merci entre les partisans du segonte et ceux de la paix.
Elryn, frère cadet de Syllion et officier des Troupes grenat, découvre qu’une conspiration se trame contre le Sénat et que son frère en est l’instigateur. Il n’a pas d’autre choix que de se lancer dans une guerre fratricide pour tenter de sauver la République.
Le Sénat parviendra-t-il à démêler les nombreux nœuds du complot ? Tyrène saura-t-elle affronter les rébellions qui grondent ? Et qui est cette aventurière au regard noisette, qui aide Elryn sans même le connaître ?

Si vous aimez les complots politiques avec des sénateurs pourris jusque à la moelle, de grandes batailles antiques, et une ambiance sombre, ce livre est pour vous. À l’époque, j’étais une peau de vache, je n’avais pas ménagé Mathias, notamment au niveau de son personnage principal, que je trouvais un peu trop tendre.

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C’est un vrai plaisir que de relire cette nouvelle version, beaucoup plus aboutie. J’ai retrouvé l’atmosphère pessimiste qui m’avait tant plu sur Seuls, mais dans un tout autre registre. Cerise sur le gâteau, le tome 2 (que j’ai lu en avant-première) sera encore meilleur.

On continue avec l’inclassable Esther Brassac. Inclassable car elle écrit dans un style très littéraire une fantasy ambitieuse, avec des univers extrêmement fouillés. J’avais chroniqué sur ce blog la nuit des Coeurs froids, cette fois Esther offre aux Editions du Chat Noir (une maison d’édition que j’adore) un nouveau roman uchronique qui se déroule à l’époque du Second Empire intitulé Par la grâce des Sans-Noms.

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Oksibure, mon chouchou, est en haut à gauche

Mars 1890.
Voilà près de vingt ans que la guerre franco-prussienne est terminée. Le canon hypersyntrophonique utilisé par Napoléon III a assuré une victoire retentissante au goût pourtant amer. Les retombées de l’arme monstrueuse ont causé des millions de morts à la surface de la Terre, détruisant également la faune par une lèpre incurable tandis que la végétation mourait peu à peu. Grâce à l’intelligence des scientifiques autant qu’au pouvoir des enchanteurs, un dôme de trois mille six cents kilomètres carrés a été construit, permettant de sauvegarder une zone du sud-ouest de la France, le Royaume garonnais.
Alors que tout espoir de voir la vie renaître au-delà de la frontière artificielle est perdu, des crimes en série abjects sont perpétrés dans la cité tolossayne. Le préfet charge un fin limier, Oksibure, spectre coincé entre le monde des vivants et celui des morts, de résoudre cette terrible affaire.
Au même moment, Aldebrand loue une maison dans le centre de la cité pour y résider quelques mois avec ses amis : Cropityore, un incube de dix-huit mille ans et Katherine de Clair-Morange, humaine récemment transformée en vampire en raison d’une vieille malédiction. Tous trois désirent créer un album gothique pour le compte d’une prestigieuse maison d’édition. Bien qu’il soit à la recherche de sa jumelle disparue dans d’étranges circonstances, Aldebrand va devoir aider Katherine à assumer les pénibles répercussions de sa métamorphose. Tout au moins, croit-il que ce sont là des problèmes bien suffisants à assumer. Il est loin d’imaginer que la demeure louée va bientôt concrétiser des cauchemars plus terribles encore.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les personnages sont hauts en couleur ! J’ai eu un coup de cœur pour Oksi, un détective charismatique et torturé qui m’a fait penser à l’Homme invisible d’H. G. Wells.

hommeinvisible

Oksibure, un être au passé tourmenté qui comporte bien des zones d’ombre…

L’univers, d’une extrême richesse, n’est pas en reste, avec de multiples clins d’oeil à l’Histoire. Comme dans la nuit des Coeurs froids, l’intrigue donne parfois l’impression de partir dans tous les sens, mais c’est ce qui fait aussi le charme de ce livre baroque et ésotérique. Esther a pris de l’expérience depuis la nuit, et je trouve son nouveau roman beaucoup plus maîtrisé que le précédent.

Quand j’avais quinze ans, avant l’arrivée du Net, à mon humble niveau je rêvais d’entretenir des correspondances amicales avec d’autres auteurs de ma génération, sans imaginer que ce rêve deviendrait réalité vingt ans plus tard. En temps normal, écrire est un travail solitaire, et c’est donc un privilège que de faire partie de cette belle aventure humaine. Une aventure qui, je l’espère, n’est pas prête de se terminer !

Published in: on février 19, 2016 at 10:03  Comments (10)  

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10 commentairesLaisser un commentaire

  1. Merci JS, c’est un plaisir de travailler avec toi, et l’exigence est loin d’être un défaut en beta-lecture selon moi. Juste un petit truc, pourquoi as-tu barré « peau de vache » ? :p

  2. Hahahaha 😀 C’est malin, je suis mort de rire devant mon écran 🙂 Remarque, j’en avais bien besoin 😉

  3. 😉

  4. Waouh eh ben ! Quelle aventure ! 🙂

    • N’est-ce pas ? 🙂

      • J’espère qu’un jour je pourrais en dire autant ! 😀

        • Alors tu n’as plus qu’à venir sur la mare 😉

  5. Ton billet rappelle que chaque auteur publié sur la Mare a été une grenouille « têtard » avant d’en arriver où ils sont. Et ça, c’est hyper motivant !

    • C’est clair ! Cocyclics for ever ! ❤


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