Je viens de voir la saison 1 de The Mandalorian, le moins que l’on puisse dire, c’est que cette série est un joyau ! Je retrouve enfin ce qui faisait cruellement défaut dans la dernière trilogie Star Wars : une équipe de scénaristes qui connaissent la saga sur le bout des doigts, de la cohérence, des personnages attachants, de l’émotion… et surtout de l’originalité. The Mandalorian est la preuve qu’on peut innover de façon radicale, sans pour autant trahir l’esprit des films. Ainsi, le premier épisode est un véritable western, dans lequel un chasseur de primes traque une cible peu ordinaire, le tout sublimé par la musique de Ludwig Göransson.
John Favreau et son trio de scénaristes n’ont pas manqué d’approfondir l’univers créé par George Lucas. On en sait plus sur la société mandalorienne et ses guerriers (qu’on voit enfin en action !), sans parler de l’implacable monde de la pègre avec un épisode 6 (« le Prisonnier ») absolument jouissif.
La grande force de cette série est son ambiance, qui n’est pas sans rappeler celle du jeu de rôle de la Guerre des Étoiles. L’intrigue s’éloigne de l’éternelle lutte Jedi-Sith, dévoilant un univers beaucoup plus nuancé dans lequel l’Empire est en ruines, tandis que la Nouvelle République peine à imposer sa loi sur les planètes en marge de la galaxie. Quel régal que de retrouver l’atmosphère un peu glauque et cruelle du début du Retour du Jedi ! L’humour noir est également de retour…
Dans cet environnement hostile, le mandalorien est presque aussi effrayant qu’un Predator, surtout avec un congélateur à carbonite !
« Mandalorien n’est pas une race, c’est un crédo ». Chaque épisode recèle une myriade d’idées, mais toujours dans le respect de l’œuvre de George Lucas : à plusieurs reprises, on a envie de se frotter les yeux, tant on l’impression que les véhicules, les armes et les créatures semblent tout droit sortis de la trilogie classique. Cette série est une déclaration d’amour à Star Wars, mais sans jamais tomber dans le piège de la nostalgie. On s’écarte très nettement d’un récit manichéen avec une intrigue toute en ombre et lumière (« Telle est la Voie »). Les antihéros ont de la bouteille, à mi-chemin entre ceux de Sergio Leone et d’Akira Kurosawa, mention spéciale à Kuiil et IG-11… Ce dernier a bénéficié d’une animation en stop-motion lorsqu’il est sur son speeder, un hommage à la technique utilisée par George Lucas sur l’Empire Contre-Attaque.
OVNI à 100 millions de dollars, The Mandalorian est une réussite totale qui laisse songeur quand on pense à ce qu’aurait pu être la dernière trilogie, si elle avait été confiée entre de bonnes mains. Ironie du sort, il est question de rédemption dans The Mandalorian… serait-ce le cas pour Disney ? Peu importe la réponse, vivement la saison 2…