L’Appel de Cthulhu

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette semaine, j’ai eu un immense coup de cœur pour une maison d’édition injustement méconnue, Lyre Audio. L’été dernier, j’avais déjà chroniqué un audiobook extraordinaire découvert sur iTunes, Lettres de 1929, Juillet à Décembre, de Howard Phillips Lovecraft. Oui, extraordinaire, car en décidant de faire lire l’œuvre épistolaire du maître de Providence à un acteur, Lyre Audio nous permettait de participer à une expérience fascinante : plonger dans l’intimité torturée de HPL. J’ai eu la joie de découvrir récemment que cet éditeur a publié d’autres écrits du même auteur, dont le célébrissime Appel de Cthulhu, texte qui a marqué au fer rouge plusieurs générations d’écrivains. L’Appel de Cthulhu est au fantastique ce que le Seigneur des Anneaux est à l’héroic fantasy : un monument de la littérature. C’est donc avec une certaine excitation que je me suis mis à écouter cet audiobook au casque. Première belle surprise : le narrateur est l’excellent Xavier Béja, la voix des Lettres de 1929.

 

 

J’apprécie le travail de ce doubleur, qu’on retrouve aussi bien au cinéma (le Hobbit, Maléfique) que dans les séries télévisées (Nip/TuckPrison Break, House of CardsHow I Met Your Mother...). L’acteur livre à nouveau une prestation convaincante : à mesure que le récit bascule dans l’horreur, sa voix se modifie, soulignant ainsi le désarroi du héros. On sent qu’il y a une vraie direction artistique, impression renforcée par une musique ténébreuse à souhait, mais jamais envahissante. J’ai rapidement été captivé par ce récit qui a marqué mon adolescence. Au risque de choquer les puristes, le format audiobook m’a fait redécouvrir l’intrigue sous un jour nouveau : j’avais oublié combien la dernière partie était haletante, je rêve d’une adaptation cinéma. Mythologie autour de cultes blasphématoires, ruines cyclopéennes, horreur indicible, misanthropie maladive, l’Appel de Cthulhu est la parfaite synthèse des névroses de Lovecraft. La fin du texte, un abîme de noirceur, ne laisse pas indemne.

Au final, Lyre Audio a de nouveau accompli un travail phénoménal, courageux, qu’il faut absolument saluer. Cette édition de l’Appel de Cthulhu est un OVNI littéraire d’une très grande qualité, un chef d’œuvre d’1h30 à ne rater sous aucun prétexte, indispensable pour tout fan de HPL qui se respecte. Iä, Iä, Cthulhu fhtagn !

Published in: on mars 6, 2015 at 10:41  Comments (11)  
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11 commentairesLaisser un commentaire

  1. Ca m’intrigue beaucoup. D’autant plus que je ne l’ai jamais lu (c’est pas l’envie qui manque). Dommage qu’il ne soit pas disponible au téléchargement, je l’aurais pris tout de suite !
    Vu le temps que je passe dans ma voiture en ce moment, je n’aurais pas perdu de temps ^^

    • Oui, dommage ! En revanche tu peux trouver les fameuses lettres de Lovecraft, très intéressantes, qui donnent un autre éclairage sur HPL.

  2. Dire que j’ai perdu ce livre dans un déménagement ! Chaque fois que je lis du Lovecraft, je fini par regarder sous mon lit, et dans les angles de la pièce avec une certain inquiétude. Sans rire, les récits de Lovecraft me fichent toujours une trouille monstre !

    • Hahaha 😀 Je rigole, mais ado moi c’était pareil, j’ai même arrêté de lire pendant un certain temps Lovecraft tant ses écrits me déprimaient (et m’angoissaient, je dois bien l’avouer…).

  3. Avec l’ambiance qui va bien, ça doit être sympa.
    Mais j’avoue que j’ai un peu de mal avec les livres audios : je me laisse trop facilement distraire et je perds le fil du récit.
    Je préfère l’écrit en fait.
    Je garde l’audio pour des trucs moins accaparants pour l’esprit : émissions, podcasts, etc…

    • Je crois que la voix du narrateur y fait beaucoup aussi. Pour l’instant, je n’ai pas été déçu, mais je pense qu’il y a des bons et des mauvais audiobooks, forcément…

  4. L’appel de Cthulhu, souvent relégué derrière d’autres récits majeurs du maîte de Providence, telles Je suis d’ailleurs, La quête onirique de Kadath l’inconnue, L’affaire Charles Dexter Ward … Cette histoire restera pour moi La meilleure, tout simplement parce que la première que j’ai lue. Même si j’avoue que je nourris un véritable culte à des écrits comme Le cauchemar d’Innsmouth, Horreur à Dunwich, et à des nouvelles comme Le temple noir ou Dans les murs d’Eryx (même si elle fut coécrite avec Kenneth Sterling) 😉

    • Je me retrouve énormément dans ton commentaire, j’aime cette nouvelle un peu pour les mêmes raisons que toi, même si des histoires comme Kadath sont géniales 😉

  5. Voilà une idée : comme je m’ennuie sur mon tapis de course, voilà quelque chose d’intelligent à faire tout en travaillant mon cardio…(eh oui, la liseuse ça va sur le vélo, mais sur les autres appareils…) : la lecture en audio ! Merci l’Escrogriffe!

    • Je t’en prie ! J’ai découvert ce nouveau mode de « lecture » l’année dernière et je le trouve vraiment génial, car il y a forcément des moments où on pas envie de se concentrer pour lire. Si tu aimes les livres audios, j’ai découvert l’autre fois une belle initiative : l’actrice qui double Katnys en VF est la narratrice du livre audio « Hunger Games ». Je trouve que c’est une excellente idée !

  6. […] point nommé : même si ces œuvres étaient courtes, j’avais adoré l’adaptation de l’Appel de Cthulhu, ainsi que celle de certaines lettres de Lovecraft. Depuis longtemps je voulais tester des […]


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