Ne faites jamais confiance aux auteurs, ce ne sont que des illusionnistes !
Tenez, prenez la nouvelle trilogie sur laquelle je travaille. Elle est en partie inspirée par les arts martiaux, notamment le Zar Kwaï, la discipline pratiquée par Goowan, mon homme-iguane des pirates de l’Escroc-Griffe.

Goowan
Dans mon esprit, le Zar Kwaï a toujours été un mélange de taï chi et d’aïkido*, deux voies que je respecte énormément, et qui pour moi ne sont rien d’autre que de la méditation en mouvement. Le taï chi, que je pratique, est un art martial dit « interne », axé sur la respiration et la souplesse, plutôt que sur la musculation. Ceci explique pourquoi on peut faire du taï chi jusqu’à un âge très avancé… bien que le raisonnement inverse soit tout aussi vrai ! Si on le travaille quotidiennement, le taï chi octroie une plus longue espérance de vie. Un nombre invraisemblable de maîtres taï chi sont devenus centenaires, comme Lu Zijian. Né en 1893, il a vécu jusqu’à 118 ans, mais a pratiqué son art jusqu’à l’âge de… 116 ans !
Le but du taï chi est de maîtriser une énergie mystérieuse, le chi, qu’on retrouve également en aïkido, l’art martial fondé par le charismatique Morihei Ueshiba O Senseï. Ancien soldat japonais marqué par les horreurs de Hiroshima et Nagasaki, Ueshiba a créé l’aïkido suite à une expérience mystique. Il est l’auteur de plusieurs livres de philosophie, dont le mondialement connu Art de la paix. Bien que l’aïkido soit en France une activité tout ce qu’il y a de plus laïque, pour Ueshiba il s’agissait d’une véritable voie spirituelle, un dao profondément influencé par le bouddhisme**, le shintoïsme et le taoïsme, ainsi que la synthèse des différentes techniques de combat samuraï.
Depuis un an j’avais envie, en complément du taï chi, de m’initier à l’art du sabre japonais. Or, en octobre, j’ai découvert qu’il existe un club d’aïkido à l’endroit même où je pratique le taï chi***. Et en aïkido, on apprend le maniement du sabre… Comme mon nouveau roman nécessite un Zar Kwaï « réaliste », vous devinez la suite ! À 41 ans, je décide donc de me lancer dans l’aïkido, en me demandant si je ne vais pas exploser en mille morceaux dès le premier entrainement ! La première séance est un choc, avec l’impression de se retrouver au milieu de chevaliers Jedi bondissants capables d’utiliser votre propre force pour vous mettre à terre. Ce n’est pas du cinéma
Tout fonctionne sur les articulations, sans le moindre effort. C’est grâce à ce club que j’ai eu la chance inouïe de rencontrer un grand maître, Paul Marotta, 6e dan, qui a été l’élève du célèbre Nobuyoshi Tamura, lui-même élève du fondateur de l’aïkido… Oui, le fameux Ueshiba dont je vous parlais plus haut ! Paul est un mentor d’une immense gentillesse, qui partage des anecdotes passionnantes à propos de Tamura. J’ai rencontré également des pratiquants d’une patience infinie avec la ceinture blanche que je suis. Cerise sur le gâteau, nous ne sommes pas plus d’une dizaine de personnes, c’est quasiment du cours particulier… un luxe.
Rapidement, j’ai compris que pratiquer l’aïkido revenait à s’immerger dans le monde des samouraïs. Les valeurs du bushido (« droiture, courage, bienveillance, politesse, sincérité, honneur, loyauté ») sont au cœur de ce cheminement, ce qui explique pourquoi il n’existe pas de compétition sportive dans notre discipline. En aïkido, il n’y a pas de vainqueur ou de vaincu, d’agresseur ou d’agressé car on alterne les rôles afin de reproduire une technique en l’observant de différents points de vue. Chacun apprend grâce à l’aide de l’autre, peu importe son niveau. Il s’agit moins de combattre un adversaire que de mettre un terme à une situation violente. Cette absence de compétition et cette bienveillance permanente favorisent une franche camaraderie : chaque anniversaire d’un aïkidoka est prétexte à un pot bien arrosé au club… inutile de dire que les fêtes sont nombreuses ! Une bonne ambiance qui, bien sûr, n’exclut pas une grande rigueur : la plus jeune ceinture noire de France a été formée chez nous ! Le club est même une référence pour toute la région Grand Est. Parfois, l’aventure est au coin de la rue.
Vous l’avez deviné, au fil des mois, ce qui devait être au départ une simple pratique martiale est devenue bien plus que ça. J’ai compris que l’aïkido était complémentaire du taï chi et de la méditation que je pratique quotidiennement, mais en tant qu’auteur je me suis posé cette question troublante : est-ce l’écriture de mon roman qui m’a poussé vers les arts martiaux, ou bien ces derniers ont-ils inspiré en amont mon imaginaire ? Je n’ai pas une réponse claire à cette question, mais j’ai réalisé quelque chose qui me parait fondamental. Si, en tant qu’auteur, il est très important de se documenter sur un sujet donné, je pense qu’il ne faut pas hésiter, si l’opportunité se présente, à suivre tel un comédien un cheminement digne de l’Actor’s Studio. Chercher la vérité.
Rien ne nous empêche « d’aller sur le terrain » pour écrire des histoires plus réalistes, puiser dans ses propres émotions.
Des amies autrices procèdent ainsi, je pense en particulier à Chloé Bertrand qui, à l’heure où j’écris ces lignes, est partie élever durant six mois des husky en Laponie ! Je songe également à Cécile Duquenne, capable d’aller au Japon juste pour être dans le ton de son roman…
Quand j’écrivais les pirates de l’Escroc-Griffe, je rêvais de passer plusieurs mois sur un voilier, en plein Pacifique… malheureusement cela n’a pas été possible. Bien qu’un auteur ne soit pas obligé de naviguer à l’autre bout du monde pour faire voyager le lecteur, une expérience de ce type aurait à coup sûr enrichi ma trilogie. Un tel travail d’immersion demande du temps et de l’argent, mais cette approche donne cette illusion de réalisme. J’utilise le terme « illusion » à dessein. Durant les Aventuriales, j’ai profité qu’une amie me pose une question banale sur la navigation pour lui avouer franchement mon ignorance.
— Mais tu as passé douze ans sur tes pirates de l’Escroc-Griffe ! s’est-elle exclamée, choquée.
Je lui ai alors répondu qu’en réalité j’ai passé douze ans à donner l’illusion que je maitrisais le sujet. Naturellement, cela ne veut pas dire que je n’écris que des bêtises ou des mensonges ! Même si un jour je deviens (par miracle) ceinture noire d’aïkido, mon « expérience » sera très différente de celle d’un samouraï qui aura combattu avec un vrai sabre dans un duel à mort ou lors d’une bataille. En tant qu’auteur et historien, j’ai réellement des connaissances dans différents domaines, et j’essaie d’écrire avec sincérité. Mais de la même façon qu’un acteur jouant le rôle d’un soldat n’a rien d’un combattant, l’auteur n’est qu’un illusionniste.
Ironie du sort, les lecteurs amateurs de littérature blanche et de Prix Goncourt, en particulier ceux qui méprisent l’imaginaire (SF, Fantastique, Fantasy) et la littérature noire (policier), ne comprennent pas que la même illusion opère pour la littérature générale, réputée sérieuse, réaliste, authentique. Sauf preuve du contraire, lorsqu’elle écrivait les Mémoires d’Hadrien, Marguerite Yourcenar ne disposait pas de machine à voyager dans le temps ! Bien qu’elle n’ait pas eu l’opportunité de vivre aux côtés d’un empereur romain du IIe siècle après J.-C., son best-seller est pourtant l’un des meilleurs romans historiques jamais publiés. Yourcenar a été très rigoureuse en se basant sur les sources à sa disposition, mais elle n’a pas prétendu dépeindre la vérité. Elle voulait surtout reconstituer un Hadrien crédible, comme elle le signale elle-même dans son propre livre :
Si j’ai choisi d’écrire ces Mémoires d’Hadrien à la première personne, c’est pour me passer le plus possible de tout intermédiaire, fût-ce de moi-même (…) Quoi qu’on fasse, on reconstruit toujours le monument à sa manière. Mais c’est déjà beaucoup de n’employer que des pierres authentiques.
En écrivant, Yourcenar a tenté de se mettre dans un état d’esprit idéal, ce qui est bien sûr subjectif. Son roman fonctionne car, d’une part, il est très bien écrit et, d’autre part, nous sommes d’accord avec les certitudes de l’autrice concernant une période donnée. Pourtant, il suffit que la science historique progresse d’un bond pour qu’un roman ou un film devienne complètement ringard. C’est ce qui est arrivé à l’instant où l’on a découvert que les chevaliers du Moyen-Âge n’étaient pas du tout de lents guerriers, mais plutôt des catcheurs capables de sauter, d’effectuer des roulades, de monter des échelles ou même de se relever tout seul !
Nous ne pouvons occulter que nous sommes façonnés par un contexte culturel donné. Un Français enthousiaste qui part en vacances à Tokyo sera sans doute émerveillé par cette ville, mais sa vision sera probablement très différente d’un expatrié désenchanté travaillant dix heures par jour dans une entreprise nippone… Si chacun écrit de son côté un roman auto-biographique, les deux livres seront radicalement opposés, alors qu’ils se déroulent dans la même capitale.
Si nous ne percevons pas tous la réalité de la même manière, comment peut-on envisager qu’il ne puisse y avoir qu’une seule littérature digne de ce nom ? Aujourd’hui la physique et la psychologie nous enseignent que cette réalité, abstraite et fluctuante, est certainement aussi vide et subjective qu’un roman. Tel un physicien expert en mécanique quantique, l’écrivain doit avoir l’humilité de reconnaître que toutes ses illusions tendent à se rapprocher de la vérité sans jamais vraiment l’atteindre, parce que cette quête de vérité est elle-même… illusoire. À chaque instant de notre vie d’auteur nous créons des mirages, nous nous en nourrissons également, peu importe le genre littéraire. Au final, il n’y a que des bonnes et des mauvaises histoires.
* Si vous voulez en savoir plus sur les arts martiaux, je vous recommande les blogs de deux amis. Celui de Lebenswegweb, qui évoque notamment la cartographie des arts martiaux, ainsi que celui de Capucine, orienté écriture, développement personnel et arts martiaux.
** J’ai arrêté de regarder la série Walking Dead à la fin de la saison 6, mais il y a un épisode très émouvant qui parle d’aïkido et que je vous recommande chaudement. Il s’intitule « Ici n’est pas ici » (« Here’s Not Here », épisode 4 saison 6) et il n’y a pas besoin de connaître la série pour le regarder, c’est un épisode à part… une belle leçon d’humanité qui m’a touché.
***C’est en partie pour cette raison que j’ai appris à aimer la Lorraine : près de chez moi il est possible de pratiquer des arts martiaux orientaux avec de grands maîtres, et de méditer dans un temple bouddhiste avec un authentique moine tibétain…. bref, de s’imprégner de cultures et de philosophies fort éloignées de la nôtre.
Je viens de finir de lire ton article! 😉 toujours intéressant et plaisant à lire. C’est génial que tu t’épanouisses dans les arts martiaux, la façon dont tu en parles à travers cet article me rappelle notre dernière discussions aux Aventuriales!
Cette nouvelle trilogie donne déjà envie!!
Merci pour ton gentil commentaire ! Oui, c’est génial les arts martiaux ! Tu sais, quand j’étais ado et que je me lançais dans une nouvelle activité, j’avais tendance à me dire « dommage que je n’ai pas commencé enfant, je pourrais avoir un super niveau ! ». Et du coup je laissais tomber… Pareil quand j’ai eu 20, 30 ans… Maintenant cet état d’esprit, c’est terminé ! ^^ Peu importe son niveau, l’essentiel est de prendre du plaisir 😉
Hello, sympa l’article ! Dans le coup je me rend compte que je confonds le kendo et l’aïkido. Il y a des points communs cela dit si j’ai bien compris, en tout cas c’est intéressant d’en savoir plus sur l’aïkido et c’est super que tu puisses t’y éclater. Je regrette de ne pas avoir le physique pour pratiquer ce genre d’art martiaux (si quelqu’un se pose la question je suis en situation de handicap, même sans être en fauteuil je n’ai vraiment pas le physique pour, ou alors dans quelques années en espérant que j’aille mieux. Bref.)
Ce que tu dis des différents points de vues d’un mouvement dans l’aïkido, ça me fait penser à ta réflexion finale sur l’écriture. Toute expression artistique (l’écriture en est une) c’est un point de vue, subjectif, de l’auteur. Il va faire le choix plus ou moins volontaire d’inclure ses expériences personnelles et des informations documentées, à plus ou moins tel degré, pour nourrir son art. Au final cela restera toujours de l’art, du subjectif, et c’est l’intérêt de l’œuvre, la sensibilité de l’auteur, sa propre vision du sujet ! Sinon ce n’est plus écrire de la fiction mais un article de presse, une thèse etc, et encore, même la non-fiction soit disante impartiale est loin de l’être ! En plus comme tu l’as souligné avec les chevaliers du moyen âge nos connaissances changent, et parfois sont contradictoires : dans mes recherches pour mon roman au Japon de 1860, il y a plusieurs détails sur lesquels les sources se contredisent ! Je vais devoir faire un choix, en fonction de mon récit et de ce que je souhaite y mettre. Au final le plus important n’est certainement pas la vérité la plus absolue possible (elle n’existe pas), mais de donner notre propre interprétation, nos trippes à nous.
À noter qu’un passage de Star trek DS9 m’a fait bondir à ce sujet, lorsqu’un personnage déclare qu’un auteur doit écrire sur ce qu’il connait ! Que des scénaristes écrivant des histoires de SF aussi éloignés de notre quotidien aient pu faire dire ça à leur personnage c’est le bouquet !! (J’ai pas aimé DS9 de toute façon, TNG forever ❤ ) Heureusement qu'on n'a pas besoin d'être un alien pour écrire une histoire d'alien 🙂
Hihi ^^ Oui, c’est vrai que cette citation est paradoxale… à moins que ce ne soit ironique ? 😉 De toute façon, la SF parle surtout de notre présent, il n’y a qu’à voir les costumes des impériaux dans Star Wars qui font vraiment nazis…
Pour ce qui est de tes problèmes de santé et les arts martiaux, j’ai un truc très important à te dire. Au taï chi, il y a des personnes âgées, et j’ai même vu des gens venir à des cours suite à des accidents de voitures, des AVC, et même avec des fractures… Et j’ai vu ces gens retrouver au bout d’un an la santé ! Rien que l’écrire me donne la chair de poule… Je m’amuse souvent à définir le taï chi comme « l’art martial pour les Nuls », au sens où n’importe qui peut le pratiquer. Non seulement tu ne risques rien, mais en retour tu retrouves une forme physique impressionnante (notamment grâce à ce fameux chi). Cerise sur le gateau, à très haut niveau le taï chi est un vrai art martial, il y a même du sabre, de l’épée, du bâton et de l’éventail (qui à l’origine était en acier et servait à trancher comme dans les films d’arts martiaux !), c’est un art martial redoutable… Tout ça pour te dire que je te recommande le taï chi SURTOUT si tu es en mauvaise santé. En ce qui me concerne, après un an et demi de pratique, il m’a permis de me mettre à l’aïkido et d’être en pleine forme, je ne remercierai jamais assez mon maître taï chi pour ça…
En ce qui concerne les différences avec le kendo, ce n’est pas compliqué. Au Japon, il y a trois arts martiaux qui intègrent le sabre.
– l’aïkido est un art martial qui permet d’exécuter à mains nues les mêmes techniques qu’avec un sabre en bois, le fameux bokken… qui est en réalité une vraie arme ! Le célèbre Musashi l’utilisait après sa conversion au bouddhisme car un sabre en bois ne permet pas de trancher la chair… ce qui ne l’a pas empêché de continuer à tuer avec. En aïkido on apprend aussi le bâton (le jo, ne pas confondre avec le bo, plus long et épais) et le couteau (tanto)
– avec le kendo tu apprends exclusivement à te battre au sabre, en gros c’est l’escrime à la japonaise en armure. Mais ici ce n’est pas un bokken qu’on utilise, mais un shinai, un sabre fait de quatre lattes de bambou pour éviter de se faire mal.
– le iaido est une autre discipline, l’art de tuer en dégainant, d’un coup. Complémentaire du kendo, cette voie permet pour les plus aguerris de pratiquer des katas grâce à un katana moderne, le shinken, mais seulement à partir du 5e Dan. On commence donc avec un bokken ou un iaito, un sabre en acier dépourvu de tranchant. En iaido on s’entraîne aussi à couper des nattes de pailles roulées au shinken.
Normalement je n’ai pas dit trop de bêtises 🙂
EDIT : j’ai dit une bêtise ! L’art de la coupe de nattes de pailles roulées ne dépend pas du iaido, c’est encore une autre discipline (étroitement liée aux trois autres) : le battōdō.
https://www.katanas-samurai.com/Quelles-disciplines-pratiquer-avec-un-katana-ou-un-iaito-ccraaaaaa.asp
Très joli article, où j’apprends plein de choses, comme d’habitude. Pour répondre à Laël, je pense que par « écrire sur ce que l’on connait », ils voulaient peut-être dire « écrire sur ce que l’on connait ou se renseigner avant ». Je pense comme toi qu’on peut très bien écrire une scène sur une situation nouvelle pour nous mais si le manque d’informations risque de donner une scène sans relief, il faut aller chercher ces infos et créer l’illusion dont parle JS. My two cents. 😉
Merci Dominique 🙂 Je suis d’accord avec toi 😉
Oh mais il est passionnant, cet article !! ♥ Je sais que mon étonnement n’est pas très flatteur, mais ce qui me surprend en fait, c’est le contenu, bien différent de ce que je m’attendais à lire avec ton titre…
Moi qui m’attendais à voir un tour de prestidigitateur, je tombe sur un cours d’aïkido, j’adoooooooooore et j’aimerais trop pouvoir trouver ça chez moi… ♥ Vraiment…
En tout cas, j’aime beaucoup ce que tu dis, que même si tu t’entraînes beaucoup, tu ne pourras pas être ce personnage engagé dans un duel à mort, c’est très vrai. Je crois que le talent de l’auteur c’est effectivement de faire vivre aux lecteurs des scènes… que lui-même n’a jamais connues. Et pour ça, nos atouts sont notre imagination et notre style… 😉
Bises, Capitaine ! ♥
Merci Nathalie ❤ Il n'y a pas de cours de taï chi près de chez toi ? Sinon, tu peux également pratiquer une discipline complémentaire du taï chi, très populaire : le chi gong. En apparence, il s'agit d'une sorte de gymnastique basée sur le souffle et qui permet de développer le fameux "chi" dont je parlais dans l'article, une sorte de taï chi statique, sans déplacement. En réalité, c'est bien plus qu'une gymnastique puisqu'il s'agit d'une discipline étroitement liée au taï chi, utilisée par les moines shaolin quand ils doivent se concentrer avant d'accomplir toutes sortes d'exploits surhumains ! Je te rassure, en France on ne cassera pas un bâton sur ta tête… Le chi gong est vraiment très très bon pour la santé et là encore, tout le monde peut le pratiquer.
Je suis bien d'accord avec toi en ce qui concerne l'imagination, c'est quelque chose de magique…
Gros bisous ❤
Je vais regarder ça de près. 🙂 Mais je me suis déjà inscrite à un cours de yoga cette année (auquel je suis accro) alors je ne sais pas si j’arriverai à dégager du temps pour autre chose. Je vais me renseigner en tout cas, merci. 🙂
On ne peut pas tout faire, si tu te plais à ton cours de yoga c’est le principal 🙂
En réalité, les différences que l’on décide de voir entre la littérature « blanche » et la littérature « de genre » sont, comme tu le dis, un pur artifice. Oui, les techniques de narration sont les mêmes dans les deux cas, et oui, l’imaginaire fait partie intégrante de la vie réelle. La fiction, après tout, ne s’oppose pas au réel, c’est un outil qui permet d’appréhender la réalité.
Amen !
Salut, Capitaine !
Je te rejoins beaucoup sur cet article.
Je ne sais pas ce qui influence l’un et l’autre, mais ce qui est sûr c’est que le Chi est partout et qu’il revêt de nombreuses formes. Ce que j’ai appris avec l’Aïki, c’est justement que tout est lié. En fait c’est plus que de l’apprentissage, parce que ça, au final c’est assez simple, on croise souvent cette idée de lien. Avec la pratique on en vient à le ressentir ( désolée, je ne veux pas être trop ésotérique), à voir certaines choses différement. Pour moi, c’est plus qu’un sport, ou une philosophie ou une doctrine, c’est une pratique qui modifie profondément la façon dont on peut percevoir les choses autour de soi.
Enfin, je pourrais en parler des heures 😀
(Mon senseï est également 6e Dan, c’est un vieux monsieur qui a suivi les cours des plus grands lui aussi. Il donne des cours depuis plus de 10, sans faire payer quoi que ce soit. Ton senseï le connait probablement)
Bises
Salut Zela ! C’est génial que tu pratiques également l’aïkido ! N’hésite pas à « en parler pendant des heures », les commentaires sont là pour ça 😄Totalement d’accord avec toi sur le fait que, plus qu’un sport, l’aïkido est une voie qui nous suit jusque dans notre quotidien. Ce qui est assez incroyable, c’est que la taï chi m’a suffisamment remis en forme pour que je pratique l’aïkido, et comme j’ai besoin de plus de souplesse pour l’aïkido… je fais du taï chi tous les matins ! Initialement j’avais un peu peur de pratiquer deux arts martiaux, alors qu’en fait ils se nourrissent et se renforcent mutuellement tous les deux.
Effectivement, avec la pratique on vient à « sentir » le chi au bout des doigts, et aussi à voir des choses incroyables : l’autre soir, notre maître nous a demandé de le soulever, c’était impossible ! Il était comme « ancré » au sol… et bien sûr c’est une technique que Tamura et Ueshiba maîtrisaient à la perfection.
Ton anecdote à propos de ton vieux senseï est émouvante, comment s’appelle-t-il ?
Bises.
Il s’appelle Daniel Peyron 🙂 (Si tu es de passage dans le coin, il sera ravi de t’accueillir dans son dojo pour un stage)
Il nous a fait le coup lui aussi, impossible de le faire bouger d’un millimètre ! Il nous a aussi montré comment soulever quelqu’un avec simplement deux doigts ( en s’y mettant à quatre quand même, hein. Et aussi comment se concentrer au point qu’on puisse t’installer comme une planche, ta tête appuie sur une chaise et tes pieds sur une autre sans que ton corps ne plie. En bonus 2 personnes doivent aussi s’assoir sur toi, j’ai testé moi-même. C’est assez incroyable.) Enfin, on a testé pas mal de chose.
On a beaucoup discuté aussi. J’avais du mal au début, à aller jusqu’au bout de la technique qui peut-être fatale et la notion que j’avais des arts martiaux, c’est « lui ou toi », j’ai fait de la résistance, jusqu’à ce que je l’accepte. Je ne l’ai accepté qu’en apprenant que le but de l’aiki est en fait de te protéger autant que de protéger ton adversaire.
Si tu pratiques bien, tu n’as normalement pas besoin de finir la technique, ni de la commencer d’ailleurs. Tu n’as pas besoin de « détruire » l’autre. C’est ce que j’aime dans cet art, la fluidité, le fait d’avancer toujours en mouvement, y compris dans les attaques, de ne jamais y mettre d’égo.
Le Taï-Chi m’intéresse aussi j’espère avoir le temps de m’y mettre un jour.
BIses
Waow ! Je suis vraiment impressionné ! Et en même temps c’est tellement dans l’esprit de l’aïkido… Tu as beaucoup de chance ! J’espère un jour assister à l’un de vos cours 😉 Bises !
Ton article me fait penser que je décris mieux une scène hivernale en hiver parce que je suis en train d’en ressentir les effets, pour autant je suis capable de l’écrire en été grâce à ce que j’en sais (= expérience). Au contraire, j’ai remporté un prix littéraire pour une nouvelle dont le thème était la tauromachie tout en ne comptant pas voir de corrida, je m’étais bien renseignée sur le sujet (= connaissance). Si l’auteur est bon, le lecteur ne sait pas s’il lit un texte tiré d’un vécu ou de recherches, il croit jusqu’à l’incroyable !
Nous sommes tous les illusionnistes des autres car, même avec les personnes les plus proches, nous restons des êtres individuels et différents. Se faire des films sur ce qu’il se passe dans le patelin voisin ou sur une planète qui n’existe pas me semble revenir exactement au même, on invente ! De là à dire que l’auteur serait un menteur… On préférera « illusionniste » ! 🙂
Bravo pour ton prix littéraire, quel exploit ! Cela ne m’étonne guère que tu n’aies pas eu besoin de voir de corrida, « on ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux » écrivait Saint-Exupéry ». Il y a la connaissance dont tu parles, et puis il y a aussi l’émotion. Comme tu le soulignes si bien, qu’on soit dans un village du Périgord ou sur une autre planète, des êtres vivent des histoires 🙂
« […], quel exploit ! » : Naaan mais tu ne serais pas un brin moqueur ?! 😉
Ah non pas du tout ! D’une part je n’ai jamais remporté de prix, et d’autre part en recevoir un alors que tu n’as jamais vu de corrida de ta vie, ça prouve que tu étais dans le vrai. Encore bravo 🙂
Merci. 🙂 Passe de bonnes fêtes !
Merci toi aussi 😃👻
[…] tout simplement parce que dans le sud j’étais une personne différente. Dans ce billet sur l’illusion du récit, je me basais sur le postulat que nous, auteurs, créons des univers mentaux aussi subjectifs […]