Jack et la mécanique du cœur

Recueilli par une sorcière, Jack est né durant le jour le plus froid du monde. Son cœur gelé a été remplacé par une horloge. S’il veut vivre, Jack doit respecter trois règles : ne jamais toucher ses aiguilles, ne jamais se mettre en colère, et surtout ne jamais tomber amoureux.

J’ai une tendresse particulière pour l’œuvre poétique de Mathias Malzieu depuis l’Homme-Volcan, un magnifique ebook enrichi par la musique de Dionysos, le groupe de Malzieu. C’est non sans une certaine impatience que je guettais Jack et la mécanique du cœur, le film-animation directement inspiré du livre, ainsi que de l’album de l’artiste. Dès les premiers instants, j’ai pris une véritable claque avec cet univers d’une incroyable richesse visuelle. Une fusion improbable entre Tim Burton et Michel Gondry, avec un zeste de Little Big Planet et de steampunk, et ce train-accordéon qui restera dans les mémoires. Un monde drôle et triste, à des années-lumières des productions Disney. Les acteurs sont à la hauteur : si Grand Corps Malade m’a fait sourire dans le rôle du méchant de service, j’ai eu un vrai coup de cœur pour la performance de Jean Rochefort, qui incarne à merveille un George Méliès véritable magicien des temps modernes : dans une séquence digne d’Hugo Cabret, Méliès présente son Roméo et Juliette(s), film dans le film d’une grande poésie. Alors certes, l’histoire est simple, mais elle est imprégnée d’une telle mélancolique qu’on est vite happé par l’ambiance particulière de ce long-métrage. Les chansons sont des trésors d’inventivité avec des paroles décalées (et pourtant, j’avais un à priori concernant Olivia Ruiz !) : on retrouve dans la bande-originale Emily Loizeau, Arthur H et surtout le regretté Alain Bashung dans le rôle de Jack l’Éventreur. Le final, aussi sombre que désenchanté, laisse un goût amer. Mais pouvait-il en être autrement avec une œuvre de Mathias Malzieu ?

Published in: on février 19, 2014 at 10:43  Comments (8)  
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