Traumatisée, Katniss Everdeen est rentrée chez elle après avoir remporté la 74e édition des Hunger Games avec son partenaire Peeta Mellark. Lors d’une tournée dans les districts, Katnis doit entretenir les apparences et faire croire qu’elle est en couple avec Peeta. Mais la révolte gronde…
J’avais plutôt aimé le premier opus, mais pas au point de me plonger dans les célèbres romans de Suzanne Collins. Je suis donc allé voir ce second volet sans attente particulière, persuadé de découvrir un film d’action. Je ne pouvais pas plus me tromper !
Dès les premières minutes, le long métrage impressionne au niveau de la narration car le réalisateur n’a plus besoin de présenter l’univers et ses personnages, aussi torturés qu’attachants. J’ai immédiatement été bluffé par la prestation de Jennifer Lawrence, impressionnante : quel bonheur de voir une femme être le protagoniste principal d’un blockbuster ! Un événement suffisamment rare à Hollywood pour être souligné. J’ai vraiment été touché par son interprétation de Katniss , forte, sensible et authentique, un personnage différent de celui qu’elle jouait dans l’excellent Happiness Therapy. Les clichés sont détournés avec intelligence, notamment l’archétype du chevalier (Katniss) et de la princesse (Peeta). Il fallait un culot monstre pour inverser ces stéréotypes et pourtant le réalisateur s’en sort admirablement, assumant l’idée que la femme soit le guerrier, tant physiquement (l’arc) que moralement (l’esprit de sacrifice). Mais un guerrier meurtri, piégé par une dystopie cruelle qui gagne considérablement en subtilité depuis le premier volet. Le Capitole est la métaphore d’Hollywood, une mise en abîme de notre société du paraître. Le film appuie là où ça fait mal avec ces jeunes idoles contraints de jouer un rôle, une perversion qui rappelle symboliquement les stars de télé-réalité actuelles aux vies sacrifiées sur l’autel de l’audimat. Mais l’image la plus subversive du long-métrage, c’est assurément celle du président (Donald Sutherland) en train de lire un livre en pleine diffusion des Hunger Games. Une scène aussi courte que puissante, véritable climax du film qui se résume à un message : le pouvoir réside dans la connaissance. En tirant le téléspectateur vers le bas, on l’empêche de réfléchir sur sa propre condition, et on tue dans l’oeuf la rébellion.
Même si ce film reste avant tout un divertissement intelligent, on ne peut que se réjouir du succès d’une telle saga, surtout après le nauséabond puritanisme réactionnaire de Twilight. Hunger Games : L’Embrasement est une bouffée d’air bienvenue dans le monde formaté des blockbusters, vivement la suite ! En attendant, je compte bien me plonger dans les romans de Suzanne Collins.
D’autres avis : Lorhkan, Zakath-Nat