Ca y est, je l’ai enfin vu ! Ceux qui me connaissent un peu le savent, je voue un véritable culte au roman d’Andy Weir. Aux Imaginales, Stéphane Marsan m’avait dit que le livre était tellement génial que Ridley Scott ne pouvait pas se planter. La question ne cessait de me hanter ces derniers mois : était-ce le Ridley Scott inspiré de Blade Runner, Alien et Gladiator qu’on allait retrouver aux commandes de cette adaptation, ou bien le cinéaste décevant de Prometheus et Cartel ? Qui pour interpréter le rôle de Mark Watney ?
C’est avec un mélange de crainte et d’impatience que j’ai découvert les premières images de Seul sur Mars. Dès les premières minutes, mon appréhension s’est envolée : la photographie est tout simplement splendide, grâce au magnifique travail de Dariusz Wolski (The Crow, Dark City). Bien sûr, on ne peut occulter quelques petites erreurs : oui, une tempête martienne devrait être dix fois plus puissante que sur Terre pour amener la même énergie, oui la pesanteur devrait être un tiers de celle de la Terre… mais on aurait tort de bouder son plaisir, tant Matt Damon est parfait : il n’est pas seulement un bon choix de casting, il porte littéralement le long-métrage sur ses épaules. Pour ceux qui avaient lu ma critique du bouquin, j’avais écrit à l’époque :
Seul bémol, j’ai regretté que le protagoniste principal ne confie pas plus ses sentiments dans son journal de bord, notamment dans les moments de découragement. À mon sens, un peu de mélo n’aurait pas fait de mal, même si un astronaute est par définition un surhomme peu enclin à se plaindre.
Eh bien Matt Damon EST ce supplément d’âme ! Sans tomber dans le larmoyant, il amène énormément de sensibilité à cette fabuleuse odyssée, tout en conservant l’humour de son personnage. Ridley Scott se permet même de rajouter un épilogue absent du livre qui est bienvenu (je trouve la fin du roman un peu abrupte). Bien sûr, qui dit adaptation dit coupures nécessaires : la sous-intrigue avec la tempête de sable est absente, et parfois l’histoire est un peu simplifiée. Mais ce que l’on perd en subtilité, on le gagne indéniablement en émotion avec notamment l’exploration des magnifiques paysages jordaniens, pardon, martiens, et la musique de Harry Gregson-Williams. Les passages contemplatifs sont mes préférés : comme l’explique Mark Watney, il est le premier être humain à gravir la moindre colline… Ce qui m’a également plu, c’est le fait que la base et le véhicule deviennent des lieux de vie dont il est difficile de se détacher, affectivement parlant.
Si la lecture du best-seller est incontournable, pour ne pas dire indispensable, on ne peut que se réjouir de la réussite de cette adaptation, qui amène beaucoup de fraicheur à la Science-Fiction. Après tant de dystopies sinistres, cela fait un bien fou de découvrir un film aussi positif, entre Mac Gyver, Seul au Monde et Apollo 13.
En espérant que ce succès relance la carrière de Ridley Scott pour de bon…
Je n’ai pas lu le livre, mais la critique que tu fais du film donne envie de voir l’un ou lire l’autre, voire les deux 😉
Il faut vraiment lire le livre en premier 🙂
je suis d’accord !
A.C.
Oh tu sais, je n’ai pas lu le livre mais j’ai vu le films il y a 10 jours (oui, c’est sorti plus tôt en Belgique) et j’ai tout simplement adoré !
C’est un très bon film qui se regarde avec plaisir et qui sort enfin de ces éternels intrigues pour young adult. De la simplicité (quoique), de l’émotion et des paysages magnifiques. Il n’en faut pas plus.
Quelle chance ! 🙂 Oui, il n’en faut pas plus, je suis bien d’accord avec toi 😉
Comme toi (mais tu le sais, ça), j’ai lu et beaucoup aimé le bouquin et j’attendais avec impatience (et un peu d’appréhension) l’adaptation de Scott. Au final, j’ai trouvé le film plutôt bon. Pas un chef d’oeuvre, mais il reprend bien l’esprit du bouquin (qui est très cinématographique). Le casting, la photo, le scénar, tout est bien trouvé. Et les coupes, même si elles permettent de ne pas rallonger le film (qui dure déjà presque 2h30 !!!!), m’ont semblé un peu abruptes. Elles enlèvent un peu trop je trouve ce côté odyssée justement, la vraie odyssée où Ulysse ne peut pas rentrer chez lui à cause de la volonté des Dieux. Là, à la fin, tout semblait trop facile.
Bonne chronique (comme d’hab’) !
A.C.
Merci 😉 J’espère qu’il y aura une version longue qui permettra justement d’atténuer ce montage, même si, comme tu le soulignes, le film dure longtemps. La lecture est d’autant plus nécessaire 🙂
Pas lu le livre (pas trop envie, trop lu d’anticipation martienne par le passé), le film m’a amplement suffit car il est bon.
Content que ce film fasse l’unanimité, c’est rare en SF, surtout ces dernières années (Gravity, Interstellar, la Stratégie Ender…) !
Je plussois ton article. Ce film a fait l’unanimité ce soir dans notre petit groupe. ! 🙂
Pourquoi cela ne m’étonne guère ? 😉
Le film est un agréable divertissement, on ne voit pas passer les deux heures trente – sauf pendant cette abominable fin – et Matt Damon tient parfaitement le film sur ses épaules.
Mais j’ai préféré le livre. Qui a plus d’épaisseur, est plus drôle, et, surtout, donne l’impression à chaque moment que Mark Watney est en danger. Le film l’oublie après une heure et demie, c’est dommage. Un élément essentiel du livre a été supprimé, et on ne sent plus Watney sombrer dans la solitude. Certes, on le sentait à peine dans le livre, tant le second degré infecte chaque page, mais, au détour d’une ligne, parfois… Peu évident d’en parler plus avant sans spoiler 🙂
Les autres personnages manquent cruellement d’épaisseur – mis à part le commandant Lewis, forcément – et ne servent qu’à faire avancer l’histoire (je continue à grincer des dents tant le personnage d’Annie est massacré. Et ne me lancez pas sur Rich Purnell…)
Et surtout, l’humour disparaît bien vite sous la sériosité toute américaine – le drapeau, Times Square, cet épilogue-publicité, la musique envahissante d’Harry Gregson-Williams.
La mise en scène est propre, ceci dit. Beaucoup de travellings horizontaux au-dessus de Mars, quand même. On est loin du Ridley Scott de la grande époque (quand était-ce, déjà ? Il y a 10 ans ?), mais on retrouve un Ridley Scott qui ne commet plus d’horreurs comme ces derniers films. Quand j’y pense, c’est terrible de se réjouir que l’artisan d’Alien et de Blade Runner arrive à faire un film de science-fiction que n’importe quel quidam hollywoodien aurait pu faire.
Mais ne boudons pas notre plaisir. Un bon film de science-fiction, prenant, simple, pas larmoyant, qui n’évite pas certains écueils mais n’en fait pas trop. En 2015, c’est déjà beaucoup.
(.Y.)
Coucou Cyrille, merci pour ton retour intéressant ! Effectivement, je pense que le livre est incontournable, difficile de restituer toute sa richesse dans un film de ce genre… En tout cas, je suis ravi que le bouquin te plaise ! 😉
rha ! super ! j’ai hâte de le voir du coup ! la BA m’avait l’air prometteuse mais j’ai toujours peur du rendu final… ta critique me rassure, je sais qu’on est à peu près du même avis en général ! 😉
Alors j’espère qu’il te plaira ! J’ai hâte d’avoir ton retour 😉
Voilà :
http://les-murmures.blogspot.fr/2015/11/seul-sur-mars.html
A.C.
[…] est un réplicant ou pas. De plus, Ridley Scott n’est plus au mieux de sa forme : pour un Seul sur Mars réussi, il a fallu subir les infâmes Prometheus, Cartel et Alien […]