Créer un univers imaginaire

Comme vous le savez peut-être, avec Laurent Genefort j’ai participé lors du festival Nice-Fictions à une table ronde dont le thème était « Créateurs d’Univers « . C’est un sujet qui me passionne car pendant treize ans, j’ai développé le royaume des Mers Turquoise. Si vous avez envie de vous transformer en démiurge, voici quelques modestes conseils d’écriture, des réflexions qui n’engagent que moi. Ce sont plus des principes que des règles, et il est fort possible que vous ne soyez pas d’accord, les commentaires du blog sont prévus à cet effet 🙂

Règle numéro 1 : votre univers devrait avoir une légitimité

Pour moi, un univers devrait toujours faire preuve d’originalité. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai été frustré par un roman à l’intrigue prenante, mais qui se déroulait dans un royaume convenu peuplé d’Elfes et de Hobbits… Quel dommage ! Si vous n’êtes pas particulièrement passionné par le Moyen-Âge, pourquoi  choisir cette période surexploitée par la Fantasy et reprendre des créatures archiconnues ?

Si vous tenez impérativement à créer un univers médiéval fantastique classique, à mon sens il faut vous démarquer. Ainsi, la Compagnie Noire de Glen Coock raconte l’histoire d’une troupe de mercenaires aux ordres d’une sorcière qui asservit un royaume. On est dans un univers plutôt classique, mais « côté Mordor » !

compagnie noire

Dans une autre saga écrite par Stan Nicholls, les héros sont des orcs sympathiques inspirés d’amérindiens écolos luttant contre des colons humains. Orcs a donné une sacrée bouffée de fraicheur à la Fantasy des années 2000.

orcs

Elric, de Michael Moorcock, est un chétif nécromancien albinos obligé de prendre des drogues, la faute à un sang déficient. Anti-héros par excellence, il tue sa promise et ravage son royaume dès le tome 1, puis erre dans un monde où s’affrontent les dieux de la Loi et du Chaos.

Elic

Il y a des jours comme ça…

Dans ces trois oeuvres, l’univers heroic-fantasy est relativement conventionnel, mais comme vous l’avez deviné, c’est le point de vue du protagoniste principal qui, lui, est novateur (un soldat servant une force maléfique, des guerriers orcs attachants, un sorcier au destin tragique), un point de vue non-manichéen qui donne à chacun de ces mondes une légitimité.

Règle numéro 2 : chercher la cohérence à tout prix

Bon, je sais, c’est le gars qui a inventé un Monde-Fleur qui parle de cohérence… Vous avez parfaitement le droit de juger mon univers loufoque, il n’empêche que si les Kazarsses, mes hommes-iguanes, sont réduits en esclavage, c’est qu’il y a une bonne raison. Les habitants des Mers Turquoise ne sont pas particulièrement mauvais, en revanche ils ont été traumatisés par un cataclysme survenu deux mille ans auparavant. Bien sûr, l’Église de Brôm exploite habilement ce trauma pour contrôler la population et faire porter le chapeau (à tort ou à raison) aux Kazarsses. Vous vous en doutez, le liant entre l’Église de Brôm et les hommes-iguanes, c’est ce fameux cataclysme. Pour obtenir un univers cohérent, il faut impérativement des liens de cause à effet qui permettent de l’enrichir.

Dans Dune, le chef d’oeuvre de Franck Herbert, l’économie d’un empire galactique repose sur l’épice, une ressource exploitée sur Arrakis, une planète désertique, ce qui a des implications géopolitiques majeures qui constituent le coeur du livre.

Dune

Il est toujours intéressant de bâtir une économie en adéquation avec un environnement donné. Dans mon propre univers, lorsque les pétales du Monde-Fleur se ferment le soir, les astres deviennent invisibles. Certains marins, les lymphogateurs, sont obligés de boire une substance végétale rare, la lymphe, afin de se repérer dans la nuit. Ce liquide coûte donc extrêmement cher.

Il arrive qu’un univers ne soit pas très réaliste, mais qu’il possède une grande cohérence : c’est l’un des points forts des Annales du Disque-Monde et de H2G2, deux oeuvres dotées de géographies délicieusement absurdes.

Règle numéro 3 : la géographie devrait être au service du récit

Un « désert du désespoir » au sud, des « montagnes glacées » au nord, une forêt elfique, un royaume nain souterrain… Je caricature à peine tant ces clichés sont omniprésents dans les romans de fantasy. Bien sûr, ils ne sont pas interdits, mais là encore, je pense qu’il ne faut pas hésiter à détourner les codes. Dans la trilogie de l’Elfe Noire, R.A. Salvatore a la bonne idée de situer l’action sous les (ennuyeux) Royaumes Oubliés.

drizzt

Le héros, Drizzt Do’Urden, vit parmi ses compatriotes elfes noirs, des créatures cruelles qui n’ont jamais vu la lumière du jour et méprisent les êtres de la surface. L’histoire se déroule à Menzoberranzan, une gigantesque cité souterraine. On découvre une société matriarcale reposant sur l’esclavagisme, avec des personnages féminins sadiques inoubliables. Ironie du sort, Drizzt  est un être bon, et donc un paria aux yeux de son peuple. À l’époque, cette trilogie de l’univers de Donjons et Dragons a vraiment apporté quelque chose de nouveau à la Fantasy, de la noirceur mais aussi beaucoup d’humanité  et de l’exotisme.

Oui, je sais, dans les pirates de L’Escroc-Griffe il y a un cliché bien connu qu’on retrouve dans bon nombre d’univers maritimes : le Maelström1. Cependant, le tourbillon des Mers Turquoise a une légitimité puisqu’il est également considéré comme un dieu, et possède une importance centrale dans mon intrigue. Une fois encore, un cliché n’est pas un problème tant qu’on arrive à le détourner. Ce constat vaut aussi pour les êtres tout droit sortis de votre imagination.

Règle numéro 4 : peuples et créatures ont un rôle majeur dans votre univers

Pourquoi inventer des Elfes quand vous pouvez introduire d’autres créatures tout aussi intéressantes ? Si pour X raisons, vous tenez impérativement à créer des Elfes, pourquoi ne pas partir dans une autre direction ? C’est précisément ce qu’ont fait Timothy B. Brown et Troy Denning avec l’univers désespéré de Dark Sun. Ce jeu de rôle ADD2 a pour cadre Athas, une planète désertique ravagée par des guerres magiques.

dune trader

Pour info, le dieu Brôm des Mers Turquoises est un discret hommage à l’artiste Brom qui a illustré Dark Sun.

Dans une ambiance digne de Mad Max et de Gladiator, les Elfes sont devenus des pillards nomades. Ce qui reste de civilisation se développe essentiellement dans des cités-états où l’exercice de la magie est passible de la peine capitale. Les arènes sont le théâtre de combats de gladiateurs, et il n’est pas rare que des demi-géants affrontent des « Mules », hybrides d’Humains et de Nains. Les seuls êtres qui prospèrent dans le désert sont les Thri-Kreens, des créatures insectoïdes semblables à celles de District 9, qui n’ont besoin de boire que deux litres d’eau par semaine. L’eau… une ressource précieuse qui, parait-il, est disponible en grande quantités aux confins de cet enfer de sable : on raconte que par-delà les montagnes il existe des jungles, peuplées de Hobbits cannibales qui ne sont pas sans rappeler les enfants sauvages de Mad Max III. Autant dire qu’on est loin des archétypes de l’heroic-fantasy, avec une myriade d’idées toutes plus géniales les unes que les autres.

shark

« Sand Shark » de Ben Wooten

Les peuples qui habitent votre planète doivent vraiment apporter quelque chose au récit. Dans mon univers, le fait qu’un homme-iguane fasse partie de l’équipage des pirates permet à mon jeune héros d’avoir un autre point de vue sur le monde qui l’entoure, et de bouleverser ses certitudes. On me demande parfois si ma tortue géante est un hommage au Annales du Disque-Monde de Terry Pratchett. En réalité, cette créature est un mythe aussi vieux que l’Humanité. Je crois que c’est surtout l’antique jeu vidéo Golden Axe qui a marqué mon enfance.

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Règle numéro 5 : l’étymologie tu chériras

C’est un principe qui découle directement des autres. 99% des auteurs (et j’en fais partie) n’ont pas le temps et la capacité de créer une langue comme le fit Tolkien, mais ce n’est pas une raison pour que vos peuples elfiques se nomment « les Lothloriens », « les Galadriels » ou « les Arwens ». En plus d’être originaux, les noms doivent respecter une logique. Qu’est-ce que j’ai pu râler devant le premier volet du Hobbit de Peter Jackson, quand Radagast appelle le hérisson « Sébastien » ! Ça ne sonne pas du tout « Terre du Milieu » et en plus je me suis fait chambrer par mes amis.

Sebastien

Bon, ok il est mignon, mais ce n’est pas une raison !

Dans mon univers, les surnoms sont omniprésents, et pas seulement chez les pirates. « Le surnom fait l’homme » dit un vieux proverbe des Mers Turquoise, ils sont liés à la réputation d’un personnage et peuvent donc évoluer au cours de sa vie. Seuls certains aristocrates ont le droit à un véritable nom. De manière générale, les noms propres ont une importance cruciale dans une histoire, ils favorisent l’immersion (je tiens à rappeler qu’en 1977, lorsque les traducteurs français se sont penchés sur Star Wars, Luke Skywalker a failli s’appeler Luc Marcheciel. Oui, Luc Marcheciel). Se creuser la tête pour trouver des mots originaux n’est jamais du temps perdu, et peut devenir un plaisir. De la même façon, créer des néologismes donne une âme à votre univers et vous entrainera dans des réflexions surprenantes qui elles-même amèneront de nouvelles idées. C’est ce qui m’est arrivé avec l’hydrodéon, un instrument de musique kazarsse dont je raconte la genèse ici. Être un démiurge, c’est aussi penser à la technologie de son univers.

Règle numéro 6 : science sans conscience n’est que ruine de l’âme

Une civilisation originale présente forcément un certain degré d’avancement technologique, qui peut être proche du néant si votre récit est de la préhistorique – fantasy (j’adore ce genre, pas vous ?) ou bien au contraire extrêmement développé et réaliste (en SF, la fameuse « hard science »). Le piège, c’est de choisir un domaine qu’on connait mal. Bien que je sois historien de formation, je dois vous avouer que ces dernières années, j’ai été tenté d’écrire de la SF réaliste. J’ai fait machine arrière car il me manquait des connaissances en astrophysique. Cela ne veut pas dire que je n’écrirai jamais de SF de ce type, mais je préfère attendre de maîtriser mon sujet que de pondre des énormités. Il n’y a rien de pire que des romans bourrés d’erreurs. Le space opera permet plus de souplesse (et encore…), mais ce n’est pas une raison pour que votre héros s’échappe d’un trou noir comme par magie et viole au passage les lois de la physique. Le maître-mot est « rigueur ». Cela s’applique également en ce qui concerne la culture de votre univers.

Règle numéro 7 : la religion, c’est sacré

La religion est un sujet ô combien complexe, parce qu’on a tendance à projeter notre propre culture sur un monde fictif, sans parler du fait qu’il y a énormément de religions différentes, de l’animisme au polythéisme en passant par le monothéisme, ou le monolatrisme… Difficile de faire original ! À défaut de proposer un système de pratiques et de croyances radicalement différent de ce qui existe sur Terre il faut, je crois, trouver celui qui est le plus approprié à votre civilisation. Tout jugement manichéen est à proscrire : lorsque les Carthaginois sacrifiaient leurs enfants au dieu Baal, ils pensaient le faire pour de bonnes raisons, et c’était probablement tout aussi vrai des Aztèques, Incas, ou Mayas. Même constat pour l’intégrisme. L’idée est profondément dérangeante, mais notre (triste) actualité nous montre tous les jours combien l’obscurantisme est banal. Un fondamentaliste ne se considère pas comme un monstre, et il n’y a pas de raison que ce soit différent dans un univers imaginaire. Spiritualité et religion ne sont pas synonymes. La question que vous devez vous poser, c’est « à quoi ressemble un sage dans votre monde ? » Il a forcément un certain recul sur les traditions, surtout s’il s’agit d’un ermite. Dans le même esprit, un personnage peut faire preuve d’une grande spiritualité sans pour autant être croyant, c’est le cas d’un philosophe. Tiens, d’ailleurs, il y a-t-il des courants philosophiques successifs dans l’histoire de votre monde ? Il peut être pertinent de s’intéresser au passé de votre univers.

Règle numéro 8 : il n’existe pas d’univers sans Histoire

Selon moi, il y a deux écueils à éviter. Le premier, c’est lorsque le lecteur a le sentiment que l’auteur n’a pas du tout pensé au passé de son monde, ça se sent très vite à la lecture. Exemple type, le texte laisse entendre que depuis des temps immémoriaux deux peuples se font la guerre. Si le lecteur a l’impression que la situation n’a guère évolué au cours des milliers d’années, cela peut donner à l’univers une facture « statique » peu enthousiasmante… et pas très crédible (c’est l’un des gros défauts de Star Wars VII, oui je sais, je tourne en boucle avec ce film et je vous saoule au fil des articles mais je n’arrive pas à me maîtriser, J.J. ABRAMS TU ME RENDS DINGUE).

Le second écueil, plus insidieux, est ce que j’appelle le syndrome du prologue. Imaginez qu’un livre commence ainsi :

Plusieurs siècles après la Grande Guerre des Sept Royaumes, le peuple Draï Uruk affronte les ténébreux Gyesis afin d’obtenir le trône d’ivoire. Mais personne ne se doute que, loin à l’Est, les tribus Kardaks rêvent d’une nouvelle alliance entre l’Empire du Crépuscule et la Horde Écarlate du Sud. C’est dans ce contexte de crise que l’armée ulyrienne du mythique général Alta Rin apparaît à la frontière du Nord. Le grand guerrier n’a qu’un objectif : vaincre les mystérieux Urtaxes.

Franchement, qu’est-ce qu’on en a à secouer ? Je ne sais même pas à quoi ressemble un Urtaxe, et je ne vois pas en quoi ce général Alta Rin est « mythique », qu’est-ce qui me le prouve ? Bon, je dois vous avouer que des années avant d’être publié chez Bragelonne, j’avais écrit un prologue de ce genre pour les pirates de L’Escroc-Griffe… Je me suis rendu compte que non seulement ce name droping tombait à plat, mais qu’en plus il cassait d’emblée la magie de l’univers. Au lieu d’évoquer « un contexte de crise » dans un prologue facultatif, pourquoi ne pas faire vivre cette tension au lecteur ? Précipitez-le d’emblée dans une scène de bataille aux côtés de votre mythique général Alta Rin ! Votre lecteur sera aux anges lorsqu’il découvrira que votre roman démarre in media res. Il épousera le point de vue (dramatique) du protagoniste principal, ressentira ses émotions et sera plongé au coeur de l’action. C’est ce qu’on appelle le show don’t tell (mais ceci est un autre débat). Tout ça pour dire que l’histoire de votre monde est fondamentale, car elle vous permet d’obtenir de l’authenticité.

Règle numéro 9 : l’authenticité tu chercheras

À mon sens, l’authenticité est plus importante que le réalisme d’un univers. Mon royaume a beau être imaginaire, et ses bateaux fantaisistes, il n’en demeure pas moins que la navigation sur les Mers Turquoises rappelle furieusement le XVIII-XIXe siècle. L’Escroc-Griffe est un brick-goélette équipé de gadgets, certes, mais en dehors de cette particularité il est crédible et navigue comme un voilier classique comme vous pouvez le constater sur ce schéma.

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Règle numéro 10 : fuir les modes

Je me souviens qu’avant d’être publié, il m’est arrivé de me demander s’il était bien raisonnable d’écrire une trilogie se déroulant sur un monde végétal… La réponse est « probablement pas », mais j’ai la naïveté de croire que l’originalité est toujours récompensée. Cela ne veut pas dire que vous ne devez pas prendre en compte les réserves de vos bêta-lecteurs lorsque vous leur annoncez avoir écrit un livre désopilant sur Adolf Hitler. Il est fort possible que ce bouquin soit consternant, mais quoi qu’il arrive, un minimum de prise de risques est nécessaire. Il n’y a rien de pire pour un écrivain que de suivre une mode, c’est la plus mauvaise des motivations. Après Twilight, un grand nombre de jeunes auteurs se sont lancés dans des histoires de vampires. Certains l’ont fait par amour du genre, et c’est respectable, mais d’autres ont procédé par opportunisme et/ou conformisme… jusqu’au moment où le triomphe de Hunger Games a relancé les dystopies, et qu’il s’est révélé plus difficile de faire publier une histoire de buveurs de sang. Aujourd’hui, le vampire est de nouveau un peu passé de mode. Tel un serpent de mer, il reviendra à nouveau en force dans les rayons des libraires, c’est une certitude, mais toujours est-il que personne ne peut anticiper les tendances des prochaines années, et c’est tant mieux. Quand Pirates des Caraïbes a été diffusé au cinéma en 2003, j’avais déjà commencé à écrire mon tome 1. J’étais enthousiaste à l’idée que les pirates soient de nouveau très populaires auprès du grand public, mais je ne pouvais prévoir que ma trilogie serait publiée bien après le dernier film de la saga… Au final, je n’ai pas eu l’opportunité de surfer sur la vague, mais cela n’a pas empêché mes pirates de trouver un éditeur et des lecteurs. Peu importe les tendances commerciales, du moment que vous restez intègre et que vous écrivez pour le plaisir. Cela dit, fuir les compromis ne vous empêche pas de déterminer quel est l’âge de votre lectorat potentiel, il est toujours crucial de savoir pour qui on écrit. Ainsi vous gagnerez un temps précieux lors des soumissions (et corrections) éditoriales, jusqu’au jour où vos lecteurs auront la chance de découvrir un tout nouvel univers… le vôtre !
stargate


J’utilise avec lâcheté cette discrète note de bas de page pour avouer que le Maelström n’est pas le seul cliché que j’utilise dans mes trois romans. Cela dit, si l’on dresse un bilan de ma trilogie, j’ose espérer que le ratio inventivité – clichés joue plutôt en ma faveur.
L’acronyme ADD fait référence à Advanced Donjons and Dragons, le mythique jeu de rôle des années 80-90

Published in: on juin 10, 2016 at 9:46  Comments (23)  

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23 commentairesLaisser un commentaire

  1. Hey ! Pirates des caraïbes n’est pas fini ! 😛 Sinon, dans l’ensemble, je suis assez d’accord et j’ai moi-même mon compte de cliché détourné haha (c’est ça quand on écrit pendant tant d’année)

    • Hâte de lire ça 😉

  2. J’ai commencé à lire cet article sur mon portable hier mais pas pu le finir (petit bavard, va ! 😉 ). Je viens d’y revenir parce qu’effectivement, il est absolument passionnant !!! ♥
    Merci beaucoup pour toutes ces pistes et réflexions, et j’ai particulièrement aimé les titres de tes parties (notamment « la religion, c’est sacré », lol).
    En effet, pour Citara, j’ai passé des années à construire l’univers avant de commencer l’écriture et ça fait partie des meilleurs moments, en fait, ce mode demiurge… ♥

    Par contre, je rajouterais une remarque : à force de bien travailler son monde, on le connait tellement bien qu’on ne pense pas toujours que ce qui va de soi pour nous a en fait besoin de plus d’explications au moment de la narration (car le lecteur n’a pas été témoin de nos réflexions sur le monde). D’où l’importance des bêta-lecteurs. ♥

  3. Et j’ai trop adoré l’anecdote du hérisson !! 😀

  4. Merci à toi pour ton enthousiasme ! 😉 Pour l’importance des bêta-lecteurs, tu prêches un convaincu ❤ (Moi aussi, Peter Jackson m'a tué !)

  5. […] A lire ici […]

  6. Très intéressant billet qui donne une méthode bien fichue (j’ai retrouvé certains points chez Card). Je pense qu’on peut écrire des trucs complètement loufoques tant qu’on reste logique à l’intérieur de la loufoquerie, moi aussi. Dans nos littératures, nous avons une liberté de création extraordinaire ce qui ne veut pas dire qu’on peut faire n’importe quoi. C’est à la fois une chance et une contrainte : en effet, avant de pouvoir écrire, on est obligé de passer beaucoup de temps à réfléchir à notre univers… Sans compter les fois où il faut s’interrompre pour faire une recherche qui parait, sur le moment, indispensable. Mais bon, une fois tout ça bien pensé et verrouillé, c’est enivrant de lâcher ses personnages dans une belle aire de jeux faites exprès pour eux 🙂

    • Tu as bien raison de faire la part des choses entre l’absurde et la logique, d’ailleurs des oeuvres comme l’Ecume des jours sont parfaitement cohérentes : au début de l’histoire les héros sont jeunes, riches et désoeuvrés, mais ensuite plus ils ont des soucis et plus ils sont obligés de travailler pour gagner une misère… J’adore cet humour tragi-comique ! 🙂

  7. Voilà un article très intéressant et fort utile, merci de l’avoir partagé ! 🙂

    • Merci pour ton commentaire Lullaby, je suis ravi si ce modeste billet peut t’aider, ça me donne de la motivation pour en écrire d’autres 😉 Au plaisir de te lire !

  8. Je crois qu’il y a quand même un problème très particulier dans les univers de Fantasy: on part généralement du principe que le surnaturel existe. En particulier, si une religion existe, ses dieux peuvent être bien réels! Ça change complètement le problème du fanatisme, par exemple. Et ça vous oblige à vous demander comment pourrait se comporter une vraie divinité, immortelle indestructible etc…

    • Oui et non. Je suis d’accord avec toi avec des oeuvres comme le cycle du Champion Eternel, qui est un foutoir sans nom (mais ce côté baroque fait un peu le charme de la série ^^), après dans « Game of thrones » j’ai l’impression que l’auteur suggère à de nombreuses reprises qu’il est nihiliste et que croire en des dieux ou en une justice supérieure est d’une stupidité sans nom. Alors certes, la magie existe dans « le Trône de fer », mais un personnage qui a vu la mort de très très près laisse entendre qu’il n’y a rien dans l’Au-Delà… Du coup, pour moi George R.R. Martin écrit une Fantasy naturaliste pour mieux s’en écarter et traiter de la vanité des puissants, et de la vacuité du pouvoir façon Thomas Hobbes. Ce que je veux dire, c’est que pour Martin la question du surnaturel est largement secondaire : peu importe si les dieux existent ou pas, l’Homme est un loup pour l’Homme.

  9. Excellent article ! 🙂 Merci beaucoup pour ces conseils très bien formulés.

    • Merci Rose, c’est toujours un plaisir d’aider de jeunes auteurs ! J’essaie de rendre ce qu’on m’a donné quand je n’étais pas encore publié 😉

  10. […] Les articles les plus populaires de 2016 sont Pourquoi il ne faut jamais écrire de trilogie, Créer un univers imaginaire, Hygiène de l’écrivain, Les sciences prodigieuses de l’Empire byzantin, manifeste […]

  11. Je vois ce que tu veux dire avec la n°8… 😉

    • 😉

  12. C’est brillamment exposé et je trouve que ton point de vue est tout à fait vrai: à quoi bon œuvrer dans les littératures de l’imaginaire si c’est pour ressasser des vieilles idées?

  13. Merci Julien ! Oui, d’autant plus que c’est « grisant » de partir sur autre chose… même si ça demande énormément de travail. C’est très gratifiant d’aboutir à un univers original (bien qu’on s’inspire toujours de ce qui existe déjà).

  14. Merci pour cette aide, je suis un grand fan de fantastique et j’avoue que le plus difficile est de créer un monde cohérent et explicable aux lecteurs.

    • De rien Wion ! Oui, c’est vrai que c’est un gros morceau, mais avec de la patience c’est possible. L’autre difficulté, c’est aussi la façon d’amener des informations sans assommer le lecteur. Même si certaines personnes aiment être totalement dépaysées (au point de ne pas comprendre les premières pages…), je pense qu’il y a un équilibre subtile à trouver. Le cas d’école pour moi, c’est « la Horde du Contrevent ». C’est typiquement le roman qu’on va adorer ou détester, parce que son auteur propulse immédiatement le lecteur dans un monde bien particulier avec des personnages qui ont leur propre langage…

  15. […] alors que je pratiquais assidûment le jeu de rôle, une passion dévorante qui m’apprit à créer des univers. Inutile de dire que ma venue à Octogônes fut un véritable retour aux sources. Énorme […]

  16. […] mentalement et connaître son histoire sur plusieurs siècles. Si l’on considère que l’univers est un personnage à part entière, alors on ne peut pas écrire sans le sentir respirer. L’année dernière à la même […]


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