J’espère que cette bande-annonce vous plaira ! N’hésitez pas à cliquer sur l’option HD, c’est plus joli.
(Pour info, car on me pose la question régulièrement, le 18 mars le livre sort EN PAPIER et en numérique et pourra être commandé dans n’importe quelle librairie. Je vous livrerai d’ailleurs mes impressions sur l’édition papier des Pirates une fois que je l’aurai entre les mains).
Si des scientifiques du futur tentaient de recréer un réalisateur à partir de l’ADN de James Cameron et de David Cronenberg, il est fort probable que l’hybride s’appellerait Neill Blomkamp. Cinéaste pétri de talent, le metteur en scène sud-africain est l’enfant terrible du cinéma de Science-Fiction des années 2010. Dès son premier film, District 9, il livre un incroyable film subversif sur l’apartheid. Le thème de la ségrégation revient dans Elysium, dystopie imparfaite mais ô combien bien plus aboutie que de nombreux blockbusters estivaux. Pour Chappie, Blookamp explore à nouveau des sujets qui lui tiennent à cœur en faisant preuve d’une efficacité redoutable avec une science sans conscience qui n’est que ruine de l’âme. L’histoire de ce robot est un véritable conte de fée cyberpunk, l’hommage poignant d’un geek à Ghost in the Shell, Robocop, Pinocchio, Apple Seed et Short Circuit !
Un bel hommage à Apple Seed
Un conte de fée ultra-référenciel aussi cruel qu’émouvant, qui nous questionne sur notre propre humanité : l’homme naît-il bon ? Blookamp semble le penser en nous dépeignant cet androïde profondément attachant, kidnappé par un gang violent. Chappie va être confronté à la jungle urbaine de Johannesburg, mais aussi au regard de son créateur. Le voyou qui prend le robot sous son aile est de prime abord un salopard habitué à la loi du plus fort, mais l’ingénieur qui a créé Chappie n’est-il pas tout aussi monstrueux ? On peut se poser la question tant le gain de la conscience est source de souffrance pour un être artificiel : la scène de la lapidation, bouleversante, est aussi poignante que certaines séquences d’I.A. du maître Spielberg.
Si on peut reprocher au long-métrage quelques raccourcis scénaristiques et des méchants parfois caricaturaux, il n’en demeure pas moins que Chappie est un film hallucinant, servi par des effets spéciaux fabuleux et un rythme trépidant. Du début jusqu’à la fin, le spectateur n’a de cesse de s’angoisser pour ce robot indestructible et pourtant si vulnérable. Oeuvre transhumaniste comme peut l’être la série Real Humans, Chappie est un conte touchant dans l’ère du temps : avons-nous le droit de créer des individus conscients susceptibles de souffrir ? Peut-on employer des robots pour assurer l’ordre ou mener des guerres contre des êtres humains ? Ces questions risquent de devenir de plus en plus brûlantes dans les prochaines décennies…
Un petit génie de la robotique nommé Hiro Hamada découvre qu’un complot criminel menace de détruire la ville de San Fransokyo. Avec l’aide de son plus proche ami, Baymax le robot infirmier, et de ses compagnons qu’il va transformer en une bande de superhéros high-tech, Hiro va tout faire pour sauver la ville et sa population de l’infâme Yokai…
Vous allez peut-être vous dire « Encore un film de super-héros ? ». À mon humble avis, rater cette sortie événement serait une grossière erreur et pour cause : pour la première fois, Disney adapte un comics Marvel ! Et pas n’importe lequel : il s’agit de Big Hero 6, l’histoire de super-héros officiant au Japon. À la base, ce projet d’adaptation était loin d’être évident : pour des raisons de droits, il n’était pas possible de reprendre certains des personnages originaux. Disney a donc supprimé le Samouraï d’argent qui apparait dans Wolverine : Le Combat de l’immortel, et pris une décision qui pour moi est absolument géniale : situer l’action dans la (sublime) ville imaginaire de San Fransokyo. Jamais dans le film l’histoire de San Fransokyo n’est abordée, mais on comprend très vite qu’il s’agit d’une ville uchronique, impression confirmée par Scott Watanabe, le directeur artistique : selon lui, le long-métrage se déroule dans un futur alternatif. Après le terrible tremblement de terre de 1906, San Francisco a été reconstruite par les Japonais, très expérimentés dans la gestion des séismes. Passée la surprise des premières images, on est complètement ébahis par la richesse de cet univers : les cerisiers en fleurs, le Golden Gate Bridge à l’architecture shintoïste… Les détails sont hallucinants et donnent presque envie de se balader dans cette ville fictive, synthèse idéale de deux cultures pourtant radicalement opposées. San Fransokyo est si crédible qu’elle est fait d’ores et déjà partie des cités imaginaires les plus marquantes du Septième Art, au même titre que la Los Angeles de Blade Runner et la Dark City d’Alex Proyas.
Bien que les images soient splendides, Les Nouveaux héros bénéficie également de personnages intéressants et d’un scénario assez sombre pour un Disney, puisque le jeune Hiro est confronté au deuil. Un deuil particulièrement douloureux, qu’il affrontera avec un robot aussi maladroit qu’attachant : Baymax.
J’ai à nouveau eu le sentiment que les scénaristes anticonformistes ont pris le pouvoir chez Disney : parier sur l’intelligence du spectateur, proposer des histoires à plusieurs niveaux de lecture, sans oublier l’émotion. Ce qui explique peut-être pourquoi les Disney sont de moins en moins manichéens : Hiro est hanté par la vengeance, tandis que le super-méchant a ses raisons…
Si vous allez voir Les Nouveaux héros, surtout restez juste après le générique, il y a un beau clin d’œil aux fans de Marvel. Anecdote incroyable, les auteurs du film ont réalisé deux mois avant la sortie qu’ils avaient oublié de tourner cette séquence pourtant incontournable dans tout Marvel qui se respecte !