Hygiène de l’écrivain

Je pastiche le titre d’un livre d’Amélie Nothomb pour aborder un sujet peu évoqué par les auteurs : l’hygiène de vie ! Dit comme ça, cela peut sembler bizarre. Après tout, un écrivain n’est pas un sportif.

En fait, l’écriture, comme n’importe quelle autre activité, peut devenir une addiction avec ce que cela comporte de danger. Un danger vraiment insidieux.

Péché originel

Il y a quelques années, comme bon nombre d’amis romanciers, j’avais un boulot alimentaire et j’éprouvais le plus grand mal à concilier écriture et travail. Quand je pouvais écrire une heure par jour, j’étais heureux ! C’était d’autant plus frustrant que je sentais que ce premier roman avait le potentiel pour être publié. Le gros problème, c’est que j’avançais à la vitesse d’un escargot asthmatique.

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Tous les auteurs le savent, il est difficile d’écrire quotidiennement. Parfois, j’étais coupé dans mon élan par la vraie vie, et il m’arrivait de passer des jours, des semaines, voir des mois sans écrire. Combien d’années allait-il encore me falloir à ce rythme ? Je ne m’en suis jamais caché, j’ai toujours été lucide sur le fait que j’étais un « Didier Deschamps de l’écriture ». Pour les plus jeunes d’entre vous, Deschamps était un footballeur pas très impressionnant physiquement. Il ne possédait pas la technique de Zinédine Zidane, il n’était pas vraiment cool (pour être franc, il était aussi charismatique qu’une huitre), mais il était endurant.

DIDIER DESCHAMPSFRANCE 13/06/1996 CG99G22C

Moi en train d’écrire

En dehors de mon imagination fertile, je ne suis pas spécialement doué et je ne dispose pas d’une plume extraordinaire, mais j’ai toujours compensé en essayant de travailler énormément, c’est là d’où vient ce que j’appelle « mon péché originel ». À l’époque, j’avais l’impression que la plupart de mes amis auteurs possédaient naturellement un meilleur style que le mien, et que je devais travailler deux fois plus que les autres si je voulais un jour, à mon tour, être publié. C’était un complexe profondément enraciné dont je n’avais pas conscience. Un péché originel, qui allait avoir des conséquences.

Après mûre réflexion avec Anne-Lorraine, qui m’encourageait depuis longues années à aller au bout de mon rêve, je décidais d’accomplir le grand saut. En juin 2011, je quittais donc l’Éducation Nationale non sans une certaine appréhension euphorie, et pour cause : j’allais enfin travailler tous les jours à la maison sur les Pirates de L’Escroc-Griffe, sans interruption, et donc progresser dans mon écriture… le rêve ! C’est là où les choses se sont sérieusement compliquées, sans même que je m’en rende compte. Inconsciemment, je culpabilisais de ne pas avoir un « vrai » métier. Avec cet objectif de publication, j’avais des choses à prouver à ma famille, à mes amis, aux proches qui (légitimement) s’inquiétaient pour ma santé mentale mon avenir… Si je devais concrétiser mon rêve, je devais redoubler d’efforts.

Au fil des semaines, puis des mois, je passais de plus en plus d’heures à écrire. Ça devenait aussi naturel que de respirer. Comme je le disais dans cet article, n’importe quel auteur sait que l’inspiration relève en grande partie du mythe : au bout de quelques semaines d’écriture non stop, les idées viennent facilement.

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En réalité ce sont surtout les corrections et autres réécritures qui constituent le cœur du problème. À l’époque, il m’arrivait de me mettre au boulot dès le réveil, ou même au milieu de la nuit, à 4h00 du matin, après un songe particulièrement inspirant. L’écriture a vite fait de devenir une obsession quand l’auteur a des failles, ce qui était mon cas. J’écrivais comme si ma vie en dépendait, mais je ne m’en rendais pas compte. Lentement mais sûrement, écrire devenait une souffrance.

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L’étrange marathon

Juste avant de soumettre mon roman aux maisons d’édition, il m’arrivait de passer huit heures par jour derrière l’écran de mon ordinateur, parfois plus. Je commençais à travailler le matin, je continuais l’après-midi et une  bonne partie du soir, ce qui limitait mes activités sportives. Ne pas me dépenser physiquement était catastrophique, car cela entraînait des insomnies, aggravées par le fait que mon cerveau surexcité était programmé pour être en permanence sollicité. Je savais pertinemment que je ne pouvais pas tenir ce rythme sur le long terme, mais que voulez-vous, j’étais accroc à cet étrange marathon, ce qui m’a valu de me retrouver dans le rouge à plusieurs reprises, complètement carbonisé…

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La première fois, c’était durant un été. J’étais au restaurant japonais avec ma femme, occupée à regarder la carte. À un moment donné elle lève les yeux et me demande si j’ai choisi, je lui dis que je ne sais pas. Je n’avais envie de rien. Inquiète, elle me demande si ça va, mais là encore, j’étais incapable de lui répondre. Je ne me sentais ni bien ni mal, j’étais comme neurasthénique. Je n’éprouvais plus d’émotions. Je me souviens de m’être couché à 19h00, et d’avoir dormi jusqu’au lendemain. Au réveil, j’étais dans le même état psychologique. L’après-midi, bien sûr, je n’ai pas écrit. J’ai encore pioncé comme un loir de 19h00 à midi et, heureusement, mon état s’est par la suite amélioré. Sans Anne-Lorraine pour tirer la sonnette d’alarme, je pense que ça aurait pu déboucher sur quelque chose de plus grave.

L’autre danger qui menace l’écrivain, c’est l’attente des soumissions éditoriales, j’en ai largement discuté avec vous dans cet article. Écrire à plein temps rend cette phase beaucoup plus difficile, surtout quand on n’a jamais été publié. Quand je guettais à 4h00 du matin les mails d’éditeurs, je me demandais parfois si je n’avais pas gâché plusieurs années de ma vie pour une trilogie qui ne verrait jamais le jour. J’avais bien conscience que je devais penser à autre chose, mais comment pouvais-je travailler sur les tomes 2 et 3 sans connaître le sort réservé au tome 1 ? Et quand j’arrivais enfin à bosser sur mes suites, je ne pouvais m’empêcher de songer au premier volet… Je n’arrivais pas à maîtriser ces pensées insomniaques.

L’écrivain de Schrödinger

Je n’étais pas en paix, même après la rencontre avec mon éditeur aux Imaginales, et son « oui » enthousiaste dans un mail de septembre 2013 : au moment de le recevoir, je ne lisais que les premières lignes du message, car j’avais  compris à tort qu’il s’agissait d’un refus. Je disais même à Anne-Lorraine « c’est mort pour Bragelonne ». Je ruminais dans mon coin, jusqu’au moment où elle lut à son tour le mail en grommelant « tu es con ou quoi ? Il veulent te publier dans une nouvelle collection ! ». Pourtant, plus les mois passaient, moins j’y croyais. Je n’avais pas confiance en moi. J’étais un chat de Schrödinger qui n’avait rien signé, à la fois publié et non publié, pas préparé à gérer l’incertitude. Entre le « oui » de Bragelonne par mail et la signature effective du contrat, il s’est passé pratiquement un an, une éternité pendant laquelle j’imaginais tous les scénarios possibles comme par exemple « ils ont changé d’avis mais ne savent pas comment me le dire », « ils attendent de voir si le tome 2 est à la hauteur » ou bien encore « ils veulent d’abord être sûrs que les corrections éditoriales se passent bien ». En parler en boucle était complètement irrationnel de ma part, et pénible pour mes proches, mais je n’arrivais pas à me contrôler. Ma souffrance devenait carrément physique. L’hiver, j’étais frileux et mon poids variait constamment, car même si j’essayais de faire attention à ma santé en marchant quotidiennement, mes efforts étaient insuffisants. Écœuré par la viande, je compensais en mangeant toujours plus de fromage, j’étais victime de violents maux de tête, mon cholestérol et ma tension artérielle n’étaient pas au top… Mon corps, ce traître que je croyais connaître, devenait un étranger et refusait de m’obéir. Quel sens devais-je donner à ma vie ? Je traversais une crise existentielle profonde. Durant mes nuits blanches, je me passionnais pour la mécanique quantique et la théorie des cordes car la science et ses implications métaphysiques me permettaient de comprendre l’univers, mais il manquait une pièce dans le puzzle de ma vie, depuis longtemps, peut-être même depuis toujours.

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J’avais soif de spiritualité, je l’avais déjà senti en visitant des temples bouddhistes au Japon. Paradoxalement, c’est à partir du moment où j’ai envisagé la possibilité de ne jamais être publié que mon état s’est amélioré. Lentement, je réalisais que ce que je croyais être une déprime était en réalité une dépression. Un beau jour, je tombais par hasard sur deux livres de Matthieu Ricard, le traducteur français du Dalaï-Lama, qui avait été chercheur en biologie avant de devenir moine. J’étais intrigué par le fait que de grands physiciens comme Albert Einstein, ainsi que des spécialistes de la mécanique quantique ou de la théorie des cordes, s’intéressaient au bouddhisme, une sagesse qui n’est ni de la philosophie, ni de la religion, mais une science contemplative. Moi qui vivait constamment dans le futur, je découvrais avec fascination des moines qui , eux, appréciaient l’instant présent. Par la méditation, ils tentaient de parvenir à une totale maîtrise de leurs corps avec ce graal : l’extinction des souffrances.

À cette époque, je voyageais régulièrement entre l’Alsace, la Lorraine et la Provence Alpes Côte d’Azur, et j’eu l’opportunité de fréquenter des centres bouddhistes de différentes traditions, de rencontrer d’authentiques moines tibétains réfugiés en France après les massacres de l’armée chinoise durant les années 50. Des exilés qui avaient infiniment plus de raisons que moi de se lamenter et qui pourtant demeuraient sereins, sans  stress post-traumatique, malgré les atrocités perpétrées par Pékin et la destruction de dizaines de milliers de temples.

Au contact de cette culture, je comprenais que mes humbles souffrances, physiques et mentales me permettaient de remettre ma vie à plat, de saisir combien je vivais dans la vacuité. Je réalisais que tant que je n’avais pas évolué sur ce plan là, être publié ne ferait que déplacer mes problèmes… parce que la vie elle-même est source d’insatisfaction.

À partir de l’été 2014, je commençais à méditer tous les jours, à davantage écouter mon corps, à essayer d’être plus détendu. Auparavant, quand j’écrivais trop, je soignais mes migraines à coups de nurofen, et je découvrais avec stupeur qu’en faisant le vide, la douleur s’en allait. Au fil des mois, moins j’éprouvais de stress, plus mes défenses immunitaires se renforçaient, je devenais moins frileux. Je changeais complètement mon échelle de priorité. Je passais de « je veux être publié » à « je veux être heureux ». Lorsque le contrat de Bragelonne est arrivé dans ma boite aux lettres, je n’étais plus tout à fait le même homme. J’avais compris qu’avant de vouloir devenir un écrivain, je devais avant tout accepter d’être humain. Accepter de lâcher prise. Accepter de m’aimer enfin.

Bien sûr, cela ne veut pas dire que j’ai vaincu toutes mes névroses : lorsque le tome 1 a été publié en mars, avec l’effervescence de la sortie il m’a été difficile de continuer à méditer quotidiennement. Je surveillais continuellement le classement Amazon, les critiques de la blogosphère, je dormais mal… Je commençais à oublier les leçons du passé. Là encore, il a fallu franchir un pallier. Au mois de septembre 2015, j’étais encore dans les corrections éditoriales du tome 3 lorsque je me suis mis à fréquenter tous les lundi un petit centre bouddhiste tibétain à Metz. Quelle ne fut pas ma surprise quand je réalisais que ce temple avait été fondé par le Vénérable Guéshé Losang Thupten, alias « Guéshé La », un vieux lama qui avait eu comme maître le Dalaï-Lama en personne, et deux de ses précepteurs ! J’habitais près de ce centre sans même le savoir. Auparavant j’avais eu l’opportunité de rencontrer des sages de premier plan comme Ringo Tulkou Rinpoché et Khandro Rinpoché, mais pour la première fois je sentais que le courant passait avec ce maître, quelque chose de particulier, une sorte de complicité. J’étais impressionné par la chaleur et la simplicité de ce vieil homme souriant, mais dans le même temps, j’avais le sentiment étrange qu’il m’attendait, que nous nous connaissions depuis très longtemps. Un soir, en écoutant un de ses enseignements, je ne pus m’empêcher de penser combien j’étais imparfait, j’avais l’impression d’avoir commis tout au long de ma vie toutes les erreurs possibles et imaginables. D’une manière ou d’une autre, Guéshé La sentit mon trouble car il se mit à me sourire et me dit, en me regardant droit dans les yeux, « il faut apprendre à se pardonner ».

Doucement, j’ai fini par accepter la leçon du vieux maître et j’ai commencé à vraiment lâcher prise, accepter le fait que je n’étais pas un surhomme, que mon tome 3 ne sortirait pas en février, et surtout que ce n’était pas bien grave, n’est-ce pas George ?

Aujourd’hui, après le bon accueil réservé à mon premier roman, l’écriture n’est plus une souffrance ou un marathon, mais un vrai métier qui me permet de voyager avec mes lecteurs dans d’autres univers. Je ne me mets plus la pression pour les livres à venir. Le matin, je consacre deux heures à troller Star Wars VII la méditation et la marche, deux activités qui ont fait baisser ma tension artérielle et mon poids. Le midi, j’ai même réussi à me calmer sur le fromage et grâce à un vrai régime végétarien sérieux, je n’ai plus de cholestérol. L’après-midi, j’écris, mais le soir, je déconnecte mon cerveau. Et plus important encore, j’ai arrêté de m’auto-flageler. J’apprends à recevoir des compliments sans leur donner trop d’importance, et de la même manière, je relativise les critiques, je ne les prends en compte que si elles sont pertinentes. Mon style est simple, ni pire ni meilleur que celui de nombreux écrivains, et c’est très bien comme ça. Finalement…

C’est cool d’être Didier Deschamps.

PS : Et vous amis auteurs, le fait d’écrire régulièrement change-t-il votre hygiène de vie ? Comment arrivez-vous à concilier écriture, travail et vie de famille ?

Published in: on janvier 5, 2016 at 8:33  Comments (51)  
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51 commentairesLaisser un commentaire

  1. Très touchant, très enrichissant. Je garde le reste de mon ressenti pour une rencontre IRL. ❤

    • Merci Merrelf 🙂 Alors vivement qu’on se rencontre ❤

  2. Rien que le fait d’essayer d’atteindre le lâcher-prise, l’acceptation de soi et savourer l’instant présent est déjà un grand pas. Peu importe la destination, seul le voyage compte, l’essentiel est de se mettre en route… Je te souhaite plein de bonheur pour cette nouvelle année (et les suivantes) !

    • Merci Fred ! Tu as bien raison, peu importe la destination… Ce que tu dis me rappelle l’histoire d’un sage qui expliquait à son élève qu’un jour, il avait fait naufrage en pleine mer. Il n’avait pas eu d’autre choix que de nager pendant plusieurs heures vers la côte. Il racontait à son disciple que lorsqu’il était parvenu sur la plage, il en avait été le premier étonné. Il avait progressé heure par heure, sans penser à la destination, et c’était cet état d’esprit qui l’avait maintenu en vie 🙂 Bonne année à toi et ta famille 🙂

  3. Bel article, où je retrouve des choses familières. J’ai beaucoup de mal à gérer mes différentes activités, même si j’y arrive finalement. Parfois, mon corps se rappelle à mon bon souvenir et me balance au lit pour 24h. Et je reprends ensuite une hygiène de vie (sport, alimentation) convenable. Mais je suis une bosseuse, je ne m’arrête plus en ce moment, surtout que j’ai envie de finir mon tome 1 et d’attaquer mon tome 2. Bref. Matière à réflexion, tout ça.

    • Merci 😉 Je comprends ce que tu dis, ce n’est guère évident de se dire « qui veut aller loin ménage sa monture », trop souvent le travail semble être une fin en soi… En tout cas il y a du travail sur ton tome 1, ça se sent 😉 Bon courage pour la suite, et prends bien soin de toi ❤

  4. Rhô JC, c’est incroyable, je comprends mieux pourquoi je me suis tout identifiée à toi, (de façon virtuelle, mais réelle ^^), parce que si je te décrivais mon parcours et mes propres démons, sur la forme, ça ne s’exprimerait pas pareil, mais sur le fond, c’est exactement la même histoire et la même souffrance. A ceci près que je crois avoir autant peur d’être publiée que le contraire ce qui rend les choses encore plus difficiles :p. Une chose est claire cependant dans ma tête, c’est que publier ne changera rien à cette inquiétude existentielle qui fait que malgré le besoin d’exister par la création, ce serait illusoire de croire que je pourrais satisfaire ce besoin si vorace soit-il, d’autant, qu’il s’agit d’un moteur. Le tout, effectivement, c’est de faire attention à ne pas le faire tourner à plein régime et à plein temps, sinon, comme tout moteur,ça s’échauffe et la machine ne tourne plus. :p Mais je pense que tu as déjà bien compris tout cela, et faute de pouvoir trouver facilement la tranquillité et la sérénité en toi, tu as au moins la flamme de la passion comme énergie productrice. Y en a qui n’ont ni l’un, ni l’autre. Quand à ton style, certes tu as peut-être beaucoup de travaillé pour en arriver là, tandis que d’autres ont plus de facilités (à voir) mais…. tu ne serais pas aussi un peu perfectionniste ? 😉

    • Ce que tu dis ne me surprend guère, Sylvia, vu la travail que tu as fourni sur les Gens de l’eau, et sur tes autres bouquins 🙂

      Tu as raison de parler d’inquiétude existentielle et de moteur, c’est vraiment un point intéressant. L’année dernière, je me sentais de mieux en mieux dans ma peau quand j’ai eu cette pensée effrayante : si je guéris pour de bon de tous mes démons, est-ce que je vais encore avoir envie d’écrire ? Est-ce que j’ai vraiment envie de guérir 🙂 J’ai pas mal réfléchi à la question, et je crois que je me posais un faux problème, le même genre que celui qu’un artiste peut avoir quand il arrive à se convaincre qu’il ne peut pas composer de la musique sans une dose de drogue. Je pense qu’en réalité, l’art n’est pas le seul moyen de canaliser cette angoisse existentielle, et qu’on peut même créer des oeuvres d’art et être heureux, contrairement à ce que laissent parfois entendre les mythes autour de Kurt Cobain, Amy Winehouse, Charles Bukowski…

      Tu me posais une question intéressante sur le perfectionnisme. Franchement, ce n’est pas de la fausse modestie de ma part, j’ai vraiment un style simple, mais pour moi ce n’est plus un problème (contrairement à il y a quelques années), car la simplicité est vraiment quelque chose que je recherche. A un tout autre niveau, Stephen King a été critiqué pour ça, mais finalement, cette simplicité, cette faculté de pouvoir toucher un maximum de personnes, c’est également beaucoup de travail, (de technique ?) et ce n’est pas donné à tout le monde. Mais tu n’as pas complètement tort sur ma névrose, l’attachement et la peur me donnent parfois l’envie obsessionnel de tout contrôler, ce qui est bien sûr perdu d’avance 🙂

  5. Schisme.

    • N’est-ce pas ? 🙂

  6. C’est un beau témoignage. Je n’ai pas vécu la même chose, mais il me parle. (Personnellement, j’en suis encore à l’étape « escargot asthmatique » ^^). Merci d’avoir partagé ce retour d’expérience !

    • De rien ! C’est bien si tu es encore un escargot, ça t’évitera peut-être de reproduire les mêmes erreurs que moi… La lenteur, c’est bien aussi 😉

  7. Très intéressant article, très émouvant aussi. Tu as fini par trouver l’équilibre, ce qui est loin d’être évident. Bravo à toi pour ça 😉
    Pour répondre à ta question de fin d’article, je m’efforce d’écrire le matin avant d’aller bosser. 1 à 2 h par jour, selon mon heure de levé, et mon état de forme, bien entendu.
    Le week-end, c’est compliqué. Outre le manque d’énergie, on a quand même autre chose à faire, donc c’est très irrégulier.
    Par contre, si je veux méditer, je suis obligé de manger ma tranche horaire consacrée à l’écriture. Pour cette raison, je ne médite pas tous les jours, ce qui est un tort car, quand je m’y remet, j’ai énormément de mal à retrouver ma concentration et ma capacité à faire taire le mental. Mais dans l’ensemble, je m’en sors quand même correctement 🙂

  8. Merci ❤ Un heure ou deux par jour, c'est super ! C'est bien de couper le week-end. Je ne savais pas que tu méditais, c'est chouette 🙂 Tu suis une tradition ? Tu es plutôt "pleine conscience" ? C'est marrant, on a pas mal de points communs ! 😉

    • Ça fait quelques années que j’ai commencé, pour me débarrasser d’un trop plein de nervosité. J’ai commencé par l’auto-hypnose avant de partir vers la méditation en pleine conscience. J’essaye de suivre les « instruction de méditation » du Vénérable Ajahn Brahmavamso – trouvé en téléchargement gratuit sur le net. Par contre, la méditation en marchant, je crois que ce n’est pas pour moi ^^

  9. Tu suis donc la tradition Théravada, elle est très intéressante 🙂 C’est bien de tester avant de trouver « sa » voie, la pleine conscience et le Theravada sont des méthodes différentes, sans parler du zen ou du vajrayana tibétain… Ce qui est bien, c’est qu’il y a forcément une voie qui convient à chacun 🙂

  10. Un grand merci pour cet article, si simple, si sincère… et si émouvant. C’est amusant car lorsque je te lisais sur la mare, je m’imaginais un « grand Sage », tellement tes interventions étaient toujours bienveillante. Puis il y a eu le challenge en duo avec Anne-Lorraine et je t’ai vu sous un autre jour : l’auteur drôle et farfelu. 😉
    Enfin, je t’ai rencontré IRL lors des salons et toutes ces facettes se sont amalgamées pour donner celle d’un type hyper gentil, hyper souriant, très simple (mais dans le bon sens, hein), bref, je t’ai encore plus apprécié.
    Et puis j’ai lu les Pirates et j’ai encore découvert des choses sur toi. 😉
    Tout ça pour dire que je ne soupçonnais pas que quelqu’un aussi bourré de qualités (et ayant en outre une compagne admirable, que j’ai également beaucoup aimée) ait pu un jour douter de lui-même. Bon, ça me rassure, tu n’es donc pas un surhomme ??? 😉

    Quand au rythme de dingue, même après avoir arrêté ton poste dans l’EdNat, ça ne me rassure pas trop car j’espérais que lorsque j’arrêterais à mon tour, ce serait pour avoir une vie plus « relax »… Mais d’après ce que tu racontes, cela ne sera pas forcément le cas… 😉

    Pour ma part, je me suis fait un emploi du temps très « clair » (on pourrait dire strict, mais en fait je ne le trouve pas) : en rouge les « gros blocs » que je ne peux pas bouger (travail et transports), en « orange », les moments familiaux (les imposés par les activités des enfants comme les temps que je devrais donner en week-end par exemple) et en vert tout ce qui a trait à l’écriture et à l’édition. Le fait de « cloisonner » est très utile, notamment pour faire accepter mes « temps d’écriture » à tout mon entourage. Et du coup, j’ai été productive en 2015 avec mes 2 livres parus à deux mois d’intervalle.
    Par contre, j’ai parfois tendance à trop tirer sur la corde et là je prends sur mon sommeil. Sauf que des nuits de 4h, c’est vraiment trop juste pour moi aujourd’hui (eh oui, je vieillis… 😉 ) et que j’ai eu quelques alertes qui m’ont fait ralentir ces derniers temps.

    Enfin, dernier point de ma loooooooooooooongue réponse, c’est que je me suis mise à la méditation sérieusement (mais pour l’instant seulement sur des sites en ligne, pas encore prête à passer le pas de la rencontre…). J’ai commencé la méditation en pleine conscience il y a 6 mois, mais dans le cadre d’un régime. J’ai arrêté ledit régime (on ne fait pas de commentaires !) mais me suis remise à la méditation…

    Et voilà !
    En tout cas, je suis contente de voir que tu as atteint ton équilibre aujourd’hui, sur tous les plans : personnel et professionnel… ♥ Et je sais que tu vas prochainement avoir encore d’autres sources de bonheur, aussi je suis sûre que pour toi 2016 sera encore meilleure que 2015. ♥
    Gros bisous !

    • Oh merci Nathalie pour tes mots ❤ ❤ ❤ C'est tellement gentil (je ne sais plus où me mettre) alors j'espère que le sage farfelu que je suis ne te décevra jamais (car j'ai des défauts, Anne-Lorraine peut te le garantir ! :D) ❤ Te rencontrer en vrai a été un bonheur, ne te connaître que virtuellement aurait été une grossière erreur car tu es une personne généreuse, dynamique et attentionnée, quel dommage qu'on ne vive pas dans le même coin de France, snif 😦

      Pour le rythme que tu auras après l’Education Nationale, je pense que tout est possible, au fond ça ne dépend que de toi 🙂 Mais tu es quelqu'un d'hyper organisé, je ne me fais pas trop de soucis pour toi à ce niveau 😉 En ce qui concerne l'écriture, c'est bien que tu arrives à sentir quand tu tires trop sur la corde.

      Cool pour la méditation ! 😉 Finalement, je suis surpris par le nombre d'amis qui pratiquent sans même que je le sache ! Tu connais l'application de méditation sur smartphone "petit bambou" ? Elle est vraiment excellente. Il faut qu'on en parle un jour en vrai 😉

      Merci pour soutien enthousiaste, et ton amitié qui nous touche beaucoup, avec Anne-Lorraine on a de la chance de t'avoir 😉

      Gros bisous également ❤

  11. Grrrr *bienveillantes bien sûr…

  12. Je comprends tout à fait l’effervescence qu’il peut y avoir dans l’écriture. ça m’a fait un peu ça dans les débuts de mon projet actuel, où j’en dormais plus tant que les idées n’étaient pas là. Puis ça m’a aussi fait le coup quand j’ai écris mes romans, où j’y pensais en me couchant, au milieu de la nuit, le matin pour écrire toute la journée.

    Du coup, au final c’est peut-être pas si mal de travailler en même temps, car ce qui t’es arrivé pourrait facilement me guetter aussi si j’en avais la possibilité.

    En tout cas, ravi que l’équilibre soit là et que tu trouves encore le temps de troller SW7, ça le mérite !

    • Hahaha 😀

      Oui, un travail « classique » assure, je pense, un certain équilibre. En plus il y a aussi le côté boulot à domicile qui n’est pas simple à gérer, au début du moins.

      Pour revenir sur ce que tu dis sur l’effervescence, je crois que la passion en soi n’est pas quelque chose de négatif, c’est « beau » de pouvoir vivre les moments que tu décris. Le souci, c’est qu’il y a toujours une contre-partie, comme n’importe quelle drogue. D’où la nécessité de cet équilibre, que chacun trouve comme il peut. Bon courage pour tes futures projets 😉

  13. Article très intéressant. Je ne savais pas que tu avais souffert à ce point !
    Pour répondre à ta question, de mon côté je reste comptable à temps plein… et j’écris… quelques heures par mois. Parfois pas du tout.
    Je me suis mise beaucoup de pression pour la sortie de mon recueil « Légendes et Sortilèges » et lorsqu’il est enfin paru, je me suis accordée des « vacances d’écriture ». Je n’ai plus rien écris pendant quelque mois. Un total lâcher-prise. Peut-être aussi parce que je ne me sentais pas bien dans mon boulot A et que je ne voulais pas m’ajouter de pression après-journée. Puis ça a été mieux de ce côté-là, j’ai écris quelques nouvelles… mais rien n’a été accepté.
    J’ai deux gros projets qui traînent depuis près de 2 ans et sur lesquels je ne progresse que par miettes. C’est plutôt frustrant. Je manque cruellement de temps pour écrire et je rêverais d’écrire à temps plein, mais je ne peux financièrement pas me le permettre.
    Je sais que je devrais me fixer un planning et m’y tenir, ne serait-ce que pour écrire 2h par semaine. J’ai toujours dit que j’écrivais par plaisir et que je ne voulais pas que ça devienne une obligation. Et ce planning sonne trop comme tel à mon goût.
    Bref, c’est un peu l’impasse en ce moment. Vivre ou écrire.
    Alors je vis. Mais je me frustre aussi.

  14. Merci pour ton retour intéressant. Je comprends parfaitement ta frustration, pour ne l’avoir que trop vécu. C’est vrai que les plannings sont pénibles au possible ! 😦 Mais cette frustration a un côté positif, car mine de rien un jour où l’autre (le plus rapidement possible, je l’espère !) tu te remettras à écrire. Les moments d’impasse font partie de la vie d’un écrivain. Stéphane Marsan disait avec justesse qu’un auteur écrit durant l’adolescence, et puis lorsqu’il devient jeune adulte, il étudie, il vit des expériences, il fait des rencontres… Il y a souvent un passage à vide, jusqu’au moment où vers 30 – 35 ans, un écrivain retrouve sa plume. Ce n’est pas qu’une question de temps, il faut aussi se nourrir de ses expériences, « vivre » comme tu dis… Je suis convaincu que tu ne perds pas ton temps 🙂

    Courage ! ❤

  15. Wooow Je me suis assez bien reconnue dans la description même si y’a quelques différences. C’est incroyable, ça donne envie d’en savoir plus sur l’auteur et les livres (je viens tout juste de découvrir). En tout cas on est dans la même région et ça, ça fais plaisir à entendre. J’aimerais bien te croiser une fois, peux être dans un salon comme les Imaginales, ou à saint avold ou boulay 😛 j’en demande trop peut-être ^^

  16. Bonjour Eva, ravi d’apprendre qu’on est sur la même région 🙂 Je serai cette année aux Imaginales, et avant, le 30 janvier à la FNAC de Metz pour une séance de dédicace (à partir de 15h00), donc on aura l’occasion de parler écriture 🙂 Merci pour le commentaire, à bientôt j’espère !

    • Je vais essayer mais je ne promet rien, n’ayant pas le permis il faut que je trouve quelqu’un de serviable 😛 J’espère aussi à bientôt 😉

      • 😉

  17. hello Capitaine

    Marrant, pas dans le sens je me marre, mais étant en pleine phase Schrödinger, tu m’excuseras du terme. Cela dit j’ai l’avantage d’être plutôt cool, même s’il m’arrive encore de me faire piéger :p y a eu un moment où j’ai frôlé burnout durant la préparation des Aventuriales, alors que côté écriture, j’ai réussi un peu à prendre de la distance suite à ma mésaventure avec Gallimard et aussi à cause de ma têtard manquée. Être en accord avec soi même est encore le meilleur moyen de gérer les contrariétés et les épreuves. Si la méditation te réussit tant mieux, mais la réévaluation de tes priorités y est sans doutes aussi pour beaucoup. Savoir à quoi on tient, ce qui nous est vraiment important permet de lâcher prise sur les détails qui viennent nous empoisonné l’existence, et surtout de prendre le temps de laisser le temps au temps. Chose qu’on a tendance à se refuser de nos jours dans cette société de surconsommation où tout est éphémère. Bref contente que tu ailles mieux ❤

    • Merci ❤ C'est vrai que c'est marrant que tu sois en train de bosser sur le chat Schrödinger 😉 Je suis également content que tu arrives à prendre du recul. Pour moi, le travail têtard que tu avais effectué sur ton roman n'est pas "manqué" ❤ au sens où tu as forcément appris des choses sur ton bouquin, sur l'écriture, sur tes bêta-lecteurs et bien entendu sur toi-même… même si, sur le coup c'était douloureux, je pense qu'il en ressortira forcément quelque chose de positif, en tout cas je le souhaite de tout mon coeur 🙂

      Tu as raison sur le fait que la réévaluation des priorités fait beaucoup. Après, comme je le laissais entendre dans cet humble article, je pense que c'est un tout : pendant des années on me répétait qu'il fallait avoir une bonne hygiène de vie et j'acquiesçais devant tant d'évidences sans en être intimement persuadé, comme beaucoup de gens. Quand on me parlait d'exercice physique, de nutrition ou de méditation, pour moi c'était plus de la "morale" qu'autre chose car comme une majorité de personnes, j'étais un peu déconnecté de mon corps et de mes émotions, je ne me baladais plus trop dans la nature, j'étais un citadin pris dans la routine du quotidien. D'ailleurs, à mon avis, la mode des traqueurs d'activité est tout sauf un hasard : les gens utilisent la technologie pour essayer de se réconcilier avec eux-mêmes, on a besoin de montres connectées pour savoir combien de pas nous avons effectué dans la journée ou comment nous avons dormi, c'est dire si cette cassure entre nos corps, et la nature en général, est profonde. Une cassure survenue à la fin de la Révolution industrielle avec l'apparition du réveil-matin pour les ouvriers qui travaillaient en ville, alors qu'avant les paysans se levaient au rythme du lever du soleil et écoutaient davantage leurs rythmes biologiques.

      Tout cela pour dire que c'est à chacun de nous de se réapproprier une spiritualité, au sens large bien évidemment 🙂 A chacun d'entre nous de trouver sa voie.

  18. Un post riche et émouvant. Merci pour ce partage d’expérience. 🙂
    Pour répondre à tes questions post scriptomales, bien que n’étant pour l’instant qu’un wannabe auteur, je dirai que mon approche de l’écriture actuelle est on ne peut plus différente de la tienne. Ardent pratiquant de la procrastination, je n’écris que rarement, par bouffées de quelques ksec, quand je sens que l’inspiration vient me visiter. Je manque vraiment de sérieux de ce côté-là. Je m’auto flagelle aussi pas mal, comme tu vois 😉
    Quant à la méditation, j’y pense de plus en plus. Attention à ne pas tomber sous la coupe de charlatans ou de sectaires.
    Au plaisir de te/vous revoir. 🙂

    • Quant à troller SW7, c’est limite lâche tellement c’est facile 😉

    • Merci Procra 🙂 Si tu t’auto-flagelles, c’est que tu es un vrai auteur 😉 Je ne crois pas qu’on puisse établir une hiérarchie, car moi j’ai passé des années à procrastiner et culpabiliser, je pense que ça fait partie du processus créatif, hélas.

      C’est cool si tu penses de plus en plus à la méditation. Effectivement, il faut redoubler de prudence, tu as parfaitement raison. En fait l’idée de suivre l’enseignement d’un maître tibétain était une démarche volontaire de ma part car après avoir passé de longs mois à comparer les différentes voies du bouddhisme, j’étais naturellement plus attiré par la tradition tibétaine, tradition qui met l’accent sur le lien entre le maître et l’apprenti (on en revient toujours à Star Wars VII, n’est-ce pas ?). Mais dans les autres traditions, comme le theravada pratiqué dans le sud-est asiatique ou le zen, c’est un peu moins le cas. Si tu es allergique à tout ce qui est « religieux », je te conseille la méditation laïque de type pleine conscience, que tu peux tester avec la fameuse application qui cartonne en ce moment sur les smartphones, « Petit bambou », c’est vraiment sympa. Ce sont des sessions de dix minutes par jour réservées aux débutants (mais c’est progressif), il te faut juste des écouteurs, un fauteuil, et un lieu un peu tranquille 🙂

      Au plaisir de te revoir également, l’ami 😉

  19. Un bel article très émouvant, c’est beau de pouvoir se livrer ainsi et tout donner. En tout cas je pense que tu es un auteur à suivre et j’espère vraiment pour toi que tu continueras à aimer ce que tu inventes, à aimer mettre sur papier ta formidable imagination, sans stress et contraintes. A bientôt j’espère ^^

    • Oh merci endea ❤ Quand on a la chance d'avoir des lecteurs et des lectrices comme toi, on a qu'une envie : continuer à écrire ! Je pense que ma flamme n'est pas prête de s'éteindre car je réalise combien je suis "privilégié". Merci pour ton soutien au fil du temps, qui me touche ❤

  20. quelle belle déclaration ! ❤ je suis ravie que tu ailles mieux ! Pour ma part, j'ai fait une sorte de Burn-out en 2013 (rien à voir avec l'écriture^^) et je m'en suis sortie en me mettant au sport (je marche tous les jours aussi !) et en prenant la vie toujours du bon côté. j'essaye d'être la plus positive possible. Je suis également attirée par tout ce qui a trait au bouddhisme et je suis quasiment végétarienne aussi ! Vivement qu'on se rencontre un jour alors ! ❤

  21. Merci pour tes mots gentils ❤ C'est bien que tu aies pu profiter de cette crise pour trouver ton équilibre, c'est tellement important d'être bien dans ses baskets 🙂 Effectivement, vivement qu'on se rencontre un jour pour bavarder 😉

  22. Je ne cherchais pas du tout ça quand je suis tombée sur cet article, et je laisse habituellement peu de commentaires (j’ai tendance à me dire que tout le monde de fout bien de mon avis, ce qui est humain par ailleurs) mais je dois dire que c’est le récit d’une expérience qui m’a touchée. C’est un angle très intéressant que vous abordez là, qui s’applique à beaucoup de parcours bien sûr, mais qui, du point de vue de l’écrivain (notamment la culpabilité de ne pas rentabiliser sa vie avec un vrai métier, ou de ne pas pouvoir mesurer son travail autrement que dans le nombre de livres vendus ou de commentaires affables) est très pertinent. Merci donc pour avoir pris le temps de le partager.

    • Merci pour votre commentaire Isabelle, ce que vous dites est très juste (et intéressant !). Effectivement, cette culpabilité se retrouve dans de nombreuses activités artistiques, et probablement dans d’autres domaines. C’est toute la place de l’Art dans notre société qu’il faudrait repenser, mais ceci est un autre débat.

  23. […] êtes un écrivain, ce qui revient à dire que vous êtes votre pire ennemi, donc n’oubliez pas de prendre soin de vous. Et puis, tant qu’à faire, arrêtez de lire cet article un peu déprimant. Je vous ai […]

  24. Oh JS, tu parais toujours si dynamique et postitif IRL, je n’imaginais que tu étais passé par de telles affres ! Ton témoignage est magnifique et me touche beaucoup. Je suis vraiment contente que tu aies trouvé des clefs pour te construire un équilibre!
    C’est amusant que tu aies fait le tour des centres tibétains de France. Connais-tu celui de La Boulaye, dans le Morvan? J’y suis allée une fois ou deux avec ma mère, qui s’était rapprochée du bouddhisme tibétain pendant sa maladie.
    Mon expérience a été un peu inverse de la tienne, puisque j’ai inauguré ma disponibilité de l’Educ’ Nat’ avec une panne d’écriture de plusieurs mois. Avec le recul, je pense que j’avais tout simplement besoin de repos, mais c’était assez culpabilisant sur le coup. J’ai réussi à éviter la déprime (qui, vivant seule, aurait pu mal tourner) en décidant que je n’étais pas « que » écrivain, mais créative au sens large : j’ai fait de la cuisine, de la couture, de la peinture. J’ai aussi pris des cours de yoga, de Qi Gong et de danse orientale.
    Intéressant le nombre d’écrivains qui méditent! Personnellement, bien qu’ayant tenté à plusieurs reprises, je n’ai jamais réussi à ancrer durablement (plus de quelques semaines/mois) une habitude de méditation dans mon quotidien. Je pratique occasionnellement une méditation de type « pleine conscience » basée sur la respiration, quand j’en ressens le besoin. En revanche, je suis assidue à mes cours de Qi Gong et de yoga où mes professeures nous proposent des méditations guidées, et je ne rate jamais un cours de danse. C’est la même personne qui m’enseigne le Qi Gong et la danse, et elle « cale » une conscience de la respiration et du cheminement de l’énergie sur la plupart des mouvements de base. Je découvre un chemin pour me relier à mon corps dans sa totalité (y compris dans ses formes et son apparence extérieure). Du coup j’essaie de me débrouiller pour danser trois fois par semaine, qu’il y ait cours ou non.
    Par ailleurs ce qui m’aide vraiment, c’est l’habitude de chercher délibérément des choses positives à me remémorer, matin et soir. Cela me fait du bien sur le coup, mais surtout il y a un effet cumulatif au fil des jours et des semaines : l’attitude positive devient naturelle et prendre la vie du bon côté beaucoup plus facile.
    Pardonne-moi ce long pavé, et merci du fond du cœur de partager ton expérience avec nous. Cela fait réfléchir, en bien. 😉

  25. Merci à toi Isa de partager ta propre expérience 🙂 ❤ Je suis bien d'accord sur l'idée que penser à des choses positives matin et soir créé un cercle vertueux. Je ne connais La Boulaye que de réputation, c'est un centre très important. Je suis heureux que tu aies trouvé ton équilibre, c'est essentiel ! L'activité physique est aussi importante que la méditation, c'est un tout comme tu l'as si bien fait remarquer. Vivement qu'on se croise à nouveau dans un salon, j'ai hâte qu'on puisse échanger 😉 Gros bisous !

  26. Encore un beau témoignage, Capitaine, merci de partager ton parcours avec nous ! ❤ C'est chouette que tu aies réussi à trouver l'hygiène de vie qui te convient et que tout se passe bien pour toi ❤
    Tu sais que ton hygiène de vie se rapproche assez de celle de Kant ? 😛

    Blague à part, ce que tu dis me confirme un certain nombre de choses. Je compte faire un grand ménage dans ma vie cet été, et entre autres adopter une hygiène de vie incluant écriture et méditation quotidiennes. J'ai découvert un centre dans Lyon, où j'ai fait une initiation à la méditation "pleine présence", mais l'expérience a été assez déstabilisante (j'ai trouvé les effets assez similaires à ceux de l'hypervigilance, la terreur en moins) et je ne suis pas encore certaine que ce soit la bonne voie ou le bon centre pour moi…
    Plein de questions m'ont traversé l'esprit en te lisant, trop pour commentaire donc je m'arrête à un dernier : merci ! 🙂

  27. Merci à toi ❤ J'ai bien rigolé avec Kant, ce n'est pas la première fois qu'on me parle de lui, j'espère que je ne vais pas finir comme les gens qui se prennent pour des personnages célèbres style Napoléon 😀 Je te recommande chaudement d'essayer l'application smartphone Petit Bambou (avec un casque), ça peut t'intéresser. Au plaisir de te lire 😉

  28. Quel bel article ! Je suis heureuse d’apprendre que vous méditez aussi (j’ignore si vous vous rappelez de moi, mais vous aviez fait une intervention dans le cadre d’un atelier d’écriture à l’Université de Lorraine en 2016 et nous nous étions revus aux Imaginales). La question de l’hygiène de vie est très importante, parce qu’on a trop vite fait de se laisser engloutir par le travail et l’écriture quand ils prennent trop de place dans notre quotidien. Au détriment des soins de soi. Sans lesquels on est incapable d’écrire et de donner le meilleur de nous-mêmes…
    La méditation est un outil formidable que je pratique aussi depuis 2014 (après le Baccalauréat. J’aurais mieux fait de découvrir cette pratique pendant les épreuves, cela m’aurait épargné bien des insomnies, sans doute…). Elle est pour moi la fondation d’un style de vie tout en conscience et en respect de soi. Enfin, je suis ravie de voir que nous partageons des points communs autour de l’écriture. Votre parcours est très intéressant, en tout cas !
    Belle soirée.
    Eve.

    • Bonjour Eve, bien sûr que je me souviens de vous ! Je suis heureux d’apprendre que vous pratiquez la médiation, effectivement c’est un outil précieux pour l’écriture… et une belle philosophie de vie. Je crois vraiment que tout est lié : le travail déteint sur notre existence, mais on peut aussi changer de point de vue sur une activité « pénible », du moins essayer de lui donner du sens (en y prenant même du plaisir). Merci pour ce commentaire chaleureux, et au plaisir de vous lire bientôt ! 😉

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  30. […] de bienfaits dans mon quotidien, je l’avais d’ailleurs raconté dans mon article Hygiène de l’écrivain. Je médite tous les jours chez moi, mais également dans le temple bouddhiste que je fréquente […]

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